des denrées coloniales (sucres bruts et raffinés, café,
poivre et piment), pour 6.702.000 francs; des farines et
semoules pour 6.650.000 francs ; des tissus de coton pour
6.458.000 francs; des machines, et mécaniques pour
3.526.000 francs; des soies grèges, moulinées et teintes et
fils de toutes sortes pour 2.404.000 francs ; des vins, eaux-
de-vie et alcools pour 1.698.000 francs; des peaux préparées
de toutes sortes pour 1.627.000 francs; des vêtements,
pièces de lingerie et autres articles analogues pour
1.105.000 francs ; des bois à construire pour900.000 francs ;
des céréales et graines pour 149.000 francs et diverse^
autres marchandises pour 34.628.000 francs. L'Algérie
envoie en Tunisie pour 5.240.000 francs de farines et
semoules; pour 4.578.000 francs de céréales en graines
(froment et orge) ; pour 237.000 francs de bois à construire,
etc. L’Angleterre y importe pour 6.577.000 francs
de tissus de coton; pour 1.015.000 de machines et méca-,
niques; pour 344.000 francs de métaux bruts et ouvrés;
pour 237.000 francs de soies grèges .et de fils; etc. La Hongrie
lui envoie pour 1.292.000francs de bois à construire;
la Belgique pour 742.000 francs de tissus de coton ; l'Italie
pour 2.955.000 francs de tissus de coton; pour
821.000 francs de soies grèges; pour 477.000 francs de
machines et mécaniques, etc. La Russie importe en Tunisie
pour 3.553.000 francs de céréales et grains. La Suède
et la Norvège pour 931.000 francs dé bois, à construire;
etc., etc.
D'après cès chiffres, empruntés à la Statistique officielle
pour 1912, la valeur des importations de la France en
Tunisie l'emporterait de beaucoup sur celle des importations
de tous les autres pays, même pour des produits tels
que les tissus de coton ou de soie, les machines, etc. Mais
il importe de noter que la douane tunisienne ne distingue
pas et ne peut pas distinguer les - objets véritablement
français de ceux provenant de l’étranger qui ont été francisés
par leur entrée dans notre pays. Les chiffres donnés
parles statistiques ne sont, en conséquence, que peu probants
au point de vue des services que la Régence rend
réellement aux industries françaises. Une autre observation
découle des chiffres donnés plus haut : il en résulte
que la Tunisie, quoique produisant des quantités importantes
de céréales dont elle exporte une partie, n’en
produit pas assez pour sa consommation. Mais, ainsi que
nous l'avons déjà dit, sa production de froment, d’orge, de
maïs, çtc., va sans cesse en augmentant et s’accroîtra sans
doute considérablement dans l’avenir' par le fait de la
mise en culture de terres qui, à l’heure actuelle, sont
incultes ou ne'sont qu'imparfaitement cultivées.
Deux chiffres suffiront pour montrer les admirables
progrès réalisés, au point de vue commercial, par la
Régence depuis l’époque oü la France y a établi son protectorat.
En 1879-1880, à la veille de l'intervention de
la France, la valeur totale du commerce de la Tunisie
était de 22.240.000 francs ; en 1912 elle atteignait
310.949.188 francs.