pliers, saules, acacias, mûriers, vernis du Japon, caroubiers,
etc.). La création et la mise en état du vignoble,-
l’aménagement des canaux d’irrigation, etc., ont exigé,
d’autre part, une mise de fonds d’environ 600.000 francs.
Enfin, 500.000 francs ont été consacrés à diverses autres
améliorations, ce qui donne un capital de premier établissement
de 1.500.000 francs... P a rla bonté de ses cultures,
l’importance des plantations, l’ouverture de nombreux
chemins carrossables en toutes saisons, la diversité des
essais, l’intensité de l’élevage, le domaine de Sidi-Tabet
constitue pour la colonisation française la meilleure des
leçons de choses ».
Cette leçon de choses est d’autant plus intéressante qu’elle
est donnée dans l’une des régions de la Tunisie les plus
favorisées au double point de vue de la nature du sol, de la
facilité de l’irrigation et de l’inondation et de la quantité
des pluies qui tombent chaque année. Celles-ci sont
presque aussi abondantes que dans la région deMateur
qui est la partie la mieux arrosée par la pluie de la Régence.
Or, il apparaît bien clairement qu’à ces conditions excellentes
de sol et de pluie il faut encore ajouter l’irrigation
et des soins très assidus, qui entraînent de très grosses
dépenses. Et il en faut conclure qu’en Tunisie, comme partout
ailleurs, on n’obtient rien de la terre sans sueur et
sans or.
§ III. — Les p r in c i p a u x d o m a in e s d e s E u r o p é e n s
L’histoire de toutes les autres propriétés européennes
dont nous allons parler confirme pleinement cette vérité.
Au nord-ouest de Tunis et au voisinage delà Medjerdah,
indépendamment du domaine de Sidi-Tabet, il s’est constitué
une dizaine de propriétés où l’on cultive à la fois
les céréales et la vigne. Le domaine de Saint-Cyprien, dont
l’étendue est de 1 .800 hectares, appartient à la Société
des fermes françaises de Tunisie et a pour directeur
M. Saurin. On y cultive les céréales et près de 90 hectares
de vignes qui produisent surtout des raisins de table.
Le domaine de Bellevue (500 hectares) qui appartient à
MM. Licari, négociants en vins à Tunis, produit des
céréales et du vin. Il y a été planté 165 hectares en vignes.
Les Enchirs Kediet Ennesourah et Nahli, dont la surface
atteint 1.167 hectares et qui appartiennent à M. Amaury
de Givenchy, produisent des céréales et un millier d hectolitres
de vin dont près de 200 hectolitres en vin blanc
d’Alicante. La surface cultivée en vignes rouges est de
28 hectares. L’un des domaines les plus importants de
cette région est celui de M. Bill y, membre de la Chambre
d’agriculture, et de la Conférence Consultative. La vigne
y est cultivée avec beaucoup de soin et donne des vins
réputés. Il existe encore dans la région de la Manouba six
ou sept domaines de moindre importance (36 a 135 hectares)
où des Européens cultivent les cféréales et la vigne.
Dans la région de Tébourba, a une distance de 20 à
40 kilomètres au nord-est de Tunis, se trouvent quelques
grands domaines favorisés par la qualité des terres et par
des pluies régulières. Le domaine de Shaiggui qui appartient
à la Société immobilière du même nom, dontM. Paul
Leroy-Beaulieu est administrateur et M. Seguin régisseur,
s’étend sur près de 6.000 hectares dont 400 sont cultives
en vigne. Une partie de la propriété est en montagne.
Le domaine de Bordj-el-Amri, sur la route du Kef,
entre Saint-Cypriën et Massicault, dont la surface est de
3.050 hectares et qui appartient à MM. Canino et Cie a
été divisé en un grand nombre de petites fermes cultivées
par des Italiens qui y font de la vigne et des céréales.
Les vignes donnent 8 à 9.000 hectolitres de vins rosés,
rouges ou de liqueur (type marsala) et 180 quintaux de
raisins de table.
Le domaine de Chçiouat, sur la route de Bizerte, près
de Djedëida, qui appartient aux héritiers de Mme Lagrenée
et s’étend sur 2.000 hectares entièrement cultivés, contient
82 hectares de vignes en grande partie rouges. La
culture des céréales s’y fait conjointement à celle de la
vigne.
Le domaine de Djedeïda et Bejaoua (4.000 hectares)