champs d expériences, ou tout au moins de démonstration,
pouvant servir à 1 instruction des indigènes adultes comme
à celle des élèves. Actuellement, sur 48 écoles rurales
fréquentées par une majorité d’indigènes, 36 possèdent
des jardins.
« L effort a surtout porté sur le Sud où nos établissements
scolaires doivent jouer un rôle éducatif d’autant
plus grand qu ils sont plus clairsemés, et qu’ils représentent
à peu près le seul instrument dont nous puissions
nous servir pour civiliser des. populations encore très
arriérées. Des obstacles sérieux ralentissent d’ailleurs
1 exécution complète du programme d’enseignement agricole
qui conviendrait à ces régions : il est difficile de
trouver près des écoles des terrains convenables, les formalités
d acquisition sont longues et compliquées et l’irri-
.gation est un problème toujours malaisé à résoudre. A
1 heure actuelle, en dehors de El-Adjim, Ben-Gardane,
Ghenini, Houmt-Souk.^ Foum-Tatahouiné, El-Hamma,
Kebili, Medenine, Nefta, qui possèdent des jardins, trois
centres plus importants ont été créés à Gabès, Gafsa et
Zarzis. Dans chacune de ces oasis un grand champ d’expériences
a été acquis par la Direction de l’Agriculture, une
partie en a été cédée à celle de l’Enseignement, et des
notions pratiques y sont données, soit par l’instituteur,
soit par un jardinier, aux enfants des ' écoles et aux
adultes, pour lesquels des conférences spéciales sont
organisées. On s’efforce d’amener les indigènes à la culture
des primeurs, et on leur enseigne les procédés de
1 arboriculture, deux sources d’enrichissement possible
pour les oasis.
« Dans le Nord, où la colonisation française est établie,
des essais d’apprentissage agricole chez des colons de
bonne volonté ont été tentes. Quelques exemples peuvent
être cités de ce qui a été fait dans cette région. A Grom-
balia, quatre jeunes gens qui suivent les cours de l ’école,
choisis parmi les fils de cultivateurs, ont été placés chez
des colons du voisinage. Ils s’y rendent trois fois par
semaine, le matin, et effectuent, tour à tour, sous la direction
du chef de l’exploitation, tous les travaux agricoles.
A leur rentrée en classe, le maître leur enseigne la théorie
des notions pratiques acquises à la ferme. Une tentative
du même genre a été organisée à Béjù. On s’occupe de
faire un essai semblable à Zaghouan. A Soliman, pays de
terres fertiles et de culture maraîchère intensive, l’instituteur
s’est fait donner par un gros cultivateur indigène la
disposition d’une partie de sa propriété jusque-là cultivée
à l’Arabe. Aidé par ses élèves, il l’a transformée en un
véritable champ d’expériences ; il cultive, remet au propriétaire
les fruits de l’exploitation, bien supérieurs aux produits
des terres voisines, et convoque périodiquement les
notables de la localité à cette démonstration éclatante de la
supériorité des cultures modernes.>
« Dans le Sahel, deux anciens élèves de Lansarine,
nommés moniteurs de culture, ont été affectés, chacun à
un groupe d’écoles rurales dont ils doivent visiter tour à
tour les jardins.?
« La réorganisation de l’école d’agriculture indigène
de Lansarine a permis de fonder à Smindja, près de Zaghouan,
avec le concours de l’administration des Habous,
la ferme-école de Sidi-Nasseur, ouyèrte en octobre 1914.
C’est une école spéciale d’agriculture, annexée à une
exploitation modèle, où Don complète les notions agricoles
élémentaires données dans les écoles franco-arabes. On
se propose, par un enseignement d’un caractère avant tout
pratique, do former une élite d’agriculteurs indigènes,
recrutés parmi les fils de propriétaires fonciers musulmans,
en leur montrant comment améliorer les méthodes des
cultivateurs indigènes et par là comment augmenter le
rendement des terres. La durée des études est de trois ans ;
les promotions se composent chacune d’une vingtaine
d’élèves. »
L’administration a dû, en effet, se préoccuper d’adjoindre
aux instituteurs des jardiniers ayant les connaissances
techniques que la pratique seule permet d’acquérir.
On lit, à cet égard dans le Rapport au président de la
République pour 1912 : « En organisant l’apprentissage