d’expansion de la colonie française,' elle foulait aux pieds
les droits non moins légitimes qu’ont les indigènes sur la
terre qui les a vu naître et qui les nourrit. Tout progès
réalisé par la colonisation européenne qui ne serait pas
accompagné d’un progrès égal dans la situation économique,
morale et intellectuelle des indigènes, serait inéquitable
et éphémère : inéquitable, parce qu’il nuirait aux
populations tunisiennes; éphémère parce qu’en irritant ces
populations il compromettrait l’avenir de la domination
française. »
i CHAPITRE XIII
CONGLÜSION
Il résulte de tous les faits exposés dans les. chapitres
précédents que les représentants de la France dans la
Régence ont accompli leurs devoirs envers le peuple tunisien
et envers la métropole aussi convenablement qu’il
était possible de le faire’. Comme conséquence, l’état moral
des populations est aüssi bon qu’on peut le souhaiter
après trente-cinq années d’occupation et d’administration
du payi;par la France.
J’ajoute que si les indigènes montrent par leur attitude
générale la satisfaction de la manière dont ils sont gouvernés
depuis l’établissement du Protectorat, la colonie
française témoigne d’une satisfaction non moins grande,
parce que ses intérêts particuliers ont été l’objet de la
part des administrations du Protectorat d’un souci égal à
celui dont bénéficiait les intérêts des indigènes.
L’une des conditions les plus difficiles à réaliser dans
toute oeuvre coloniale est précisément l’équilibre entre les
intérêts du peuple colonisateur et ceux du peuple colonisé.
La difficulté est d’autant plus grande que la diversité,
voire l’opposition des intérêts, n’existe pas seulement entre
les colons et les indigènes, mais aussi entre les colons et
les métropolitains.
Ainsi que je l’ai noté dans mes Principes de colonisation1
« l’idée dominante de, la France, aussi bien parmi
les commerçants, les industriels et le grand public, que