agricole dans certains jardins d’essais, l’administration
compte bien que les futurs jardiniers à adjoindre aux instituteurs
des écoles rurales pourront se recruter parmi les
jeunes gens qui font aujourd’hui cet apprentissage à Tunis;,
Kairouan, Sousse et Gabès, ainsi qu’à S fax où une section
d’apprentis a été constituée au jardin d’essais dans les mêmes
conditions qu’à Tunis. En décembre 1912, l’eifectif total
de ces diverses séctions d’apprentissage agricole s’élevait
à 55> apprentis, dont 25 à Gabès... On peut, dès maintenant,
prévoir le moment prochain où la section agricole de
Gabès — avec internat — constituera, pour FExtrême-
Sud, le centre où les indigènes viendront s’initier à la
culture en oasis. Peut-être deviendra-t-elle un jour la
pépinière où pourront se recruter les moniteurs agricoles
et les jardiniers indigènes à adjoindre aux instituteurs
ruraux du Sud ».
D’après le même Rapport : « A la fin de 1912, sur
76 écoles de garçons fréquentées par une majorité d’indigènes,
dont 67 écoles rurales, 50 de ces dernières possédaient
des jardins ou champs d’expériences représentant
une superficie totale de 31 hectares ».
L’organisation de l’enseignement pratique, dans les
écoles de la Tunisie, se poursuit donc activement d’année
en année, pour le plus grand profit des indigènes et de
l’agriculture indigène. ^
Il importe de noter que les indigènes ne sont pas du tout
rebelles à l’adoption des procédés de culture et de l’outillage
agricole des Européens. Les colons se félicitent généralement
des services qui leur sont rendus par leurs
ouvriers et employés indigènes. Ceux qui ont bien voulu
s’en donner la peine sont parvenus à leur fairè faire la plupart
des besognes qui, au début de la colonisation, étaient
exécutées par des Européens. M. Coeytaux dit au sujet de
l’adoption par les indigènes de nos procédés de culture : « Je
constate aussi que les indigènes ne sont pas réfractaires au
progrès; ils ont constaté que les bonnes cultures étaient
préférables à celles rudimentaires qu’ils ont pratiquées
jusqu’à ce jour. Plusieurs fellahs m’ont chargé de leur
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procurer des charrues vigneronnes; maintenant il y a autour
de chez moi plus de 30 de ces instruments. Ils ne se sont
pas encore mis aux labours de printemps, mais cela viendra
peut-être bientôt1 ».
1. Voir : G. Loth, L’Enfidaet Sidi-Tabet, p. 152.