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 dont  nous  avons  déjà  parlé  sans accroître  sensiement  
 les  charges  fiscales  des  populations'indigènes  et  
 des colons.  Elle  a  donné par  cette  conduite à la métropole  
 une  excellente  leçon,  en  même  temps  quelle  prouvait 
 excellence  de  la  politique qui  consiste  à laisser  les  colonies  
 maîtresses de leurs budgets. 
 Il  i*y  a  pas  en Tunisie de  crédits  supplémentaires. É  a  
 été  constitué un fonds  de réserve sur lequel on prélève les  
 sommes  nécessaires  pour  faire  face  aux  excédents  de  
 dépenses et dans lequel on verse les  excédents de recettes.  
 Or,  depuis  1884,  il  ne  s’est  présenté  que  deux  exercices  
 ceux de 1887-88  et  de  1888-89  qui  se  soient soldés par un  
 excédent  de  dépenses,  tous  les  autres budgets  ont donné  
 des  excédents  de  recette.  Il  n’en  faut  pas davantage,  pour  
 établir l'excellence  du régime financier  et  budgétaire  pratiqué  
 par le Protectorat. 
 Les  recettes  de  ce  budget  sont  représentées  par  :  des  
 impôts  directs  (Medjba  ou  impôt  de  capitation  sur  les  
 ■ indigènes  qui  a été réduit de 26 francs environ à 18 francs ;  
 l’achour dont il a été question plus haut,  sur les céréales, le  
 Khanon, sur les oliviers  et les dattiers, et les taxes diverses  
 sur les  produits  végétaux,  la  taxe  sur  les  terrains maraîchers  
 et  les vergers, l’impôt sur les propriétés bâties et les  
 patentes  représentant  près  de  10  millions  de  francs;  des  
 impôts  indirects  {timbre  et  enregistrement,  droits  de  
 mutation ; droits de douane, droits maritimes  de phares, de  
 ports, etc. ;  droits  sur  la  fabrication,  la  vente  ou  la  consommation  
 de  certains  produits)  représentant  plus  de  
 20 millions  de francs;  des  monopoles  (sel, poudre, tabac,  
 allumettes,  cartes  à  jouer,  postes,  télégraphes  et  téléphones, 
   etc.,)  représentant  près  de  25  millions;  produits  
 du domaine, droits d’immatriculation,  de chancellerie, etc.,  
 représentant près  de  4 millions  de francs. 
 Les  principales  dépenses  ordinaires  sont  représentées  
 par  les annuités  de  la  dette  publique  et  autres  créances': 
 12.700.000  francs;  la liste civile  du  bey  et de sa  famille  : 
 1.900.000  francs  en  chiffres  ronds;  la résidence générale, 
 les  contrôles  civils  et  l’administration  des  territoires  du  
 sud  :  1.362.000  francs;  les  pensions  civiles  et  militaires  
 et la  subvention  aux sociétés  de prévoyance  des  fonctionnaires  
 et  employés  tunisiens,  environ  1.400.000  francs;  
 les frais  de perception,  de régie,  d’exploitation des  impôts  
 et revenus publics,  environ  9.000.000 de francs ; les postes  
 et  les  télégraphes  :  3.433.000  francs;  les  services  indigènes, 
  la  sécurité publique,  l’assistance médicale,  la  gendarmerie, 
   la justice et  autres  dépenses  de l’administration  
 centrale  :  6.500.000  francs  ;  les  services  de  l’agriculture,  
 du  commerce  et  de  la  colonisation  :  1.700.000  francs ;  
 les services  de l’enseignement :  3.500.000  francs; l’armée  
 tunisienne; 460.000 francs; les services des travaux publics : 
 8.163.000  francs. 
 t -V .   —  I nstruction  publique  et  assistance 
 Parmi ces  dépenses,  celles  qui  ont  pour  objet  l’instruction  
 et  l’assistance méritent  une mention  particulière,  en  
 raison des principes excellents qui président à leur emploi.  
 « Dès  qu’il y a  eu des  Français  en  Tunisie,  disait M.  Ala-  
 petite  à  la  tribune  de  la  Chambre,  le 26 janvier  1912,  ils  
 ont  demandé  des  écoles  et  on  les  leur  a  données.  Les  
 Italiens  avaient des écoles  avant  l’avènement du Protectorat, 
  ils les  ont conservées. Nous  avons voulu, nous,  faire à  
 l’école la  fusion  de  l’élément  français,  de  l’élément  européen  
 et de l’élément indigène. Nos écoles ont été,  dès l’origine, 
   ouvertes à toutes les races,  et c’est ainsi  que ,l’enseignement  
 de  la  langue  française  s’est  répandu  de  plus  en  
 plus  en Tunisie. 
 «  Mais il y avait tout de même des préventions à vaincre.  
 Beaucoup  de  parents musulmans  avaient  l’habitude  d’envoyer  
 de  préférence  leurs  enfants  dans  les  écoles  coraniques, 
   où  l’on  récite  le  coran  du  matin  au  sôir,  sans  
 enseigner  aucune  des  données  positives  de  la  science  
 moderne. Nous avons voulu attirer les  enfants musulmans  
 dans  nos  écoles.  Pour  cela,  il  nous  a fallu  transiger  avec  
 les  exigences  de  ces  populations  musulmanes.  Il  a  fallu