peu fertiles, une partie de leurs habitants vont, chaque
année, dans le nord, louer et ensemencer des terres et
faire paître les troupeaux. Situées sur la frontière du
Sahara, ces populations sédentaires et éminemment pacifiques,
forment une barrière contre les invasions des tribus
qui habitent un peu plus au sud, dans la partie du désert
tunisien qui se confond avec les déserts de la Tripolitaine.
D’abord limitée à Métameur et à Zarzis, notre occupation
militaire s’étend aujourd’hui au sud de ces points,
jusqu’à Ben-Gardane, Djeneien et Dehibat, Pervinquière
et Bire-Pistor, en suivant la frontière délimitée d’accord
avec la Turquie, en 1910. Cette frontière, par laquelle notre
Tunisie est séparée de la Tripolitaine, s’étend jusqu’à
13 kilomètres de Ghadamès qu’elle contourne.
Au moment de l’occupation de la Tunisie par la France,
en 1881* il y avait déjà, en Tunisie, environ 19.000 Européens,
presque tous originaires de l’Italie, de la Sicile ou
de Malte. Le nombre des Français n’était-que de 708. Dix
ans plus tard, en 1891, on trouve dans la Régence 10.030
Français, 21.016 Italiens ou Siciliens et 11.706 Maltais.
En 1901, le nombre des Français s’est élevé à 24.201,
celui des Italiens et Siciliens à 71.600 et celui des Maltais
à 12.038; il existe, en outre, 3.244 Européens indiqués
par les statistiques comme de « nationalités diverses ».
En 1912, le nombre des Français est de 46.044; celui
des Italiens ou Siciliens de 88.089, celui des Maltais de
11.300 et celui des Européens de « nationalités diverses »
de 3.050.
D’après ces chiffres, le nombre total des Européens
étrangers serait de 102.432 pour 1912, alors que celui des
Français ne dépasserait guère 46.000.
Il faut rapprocher de ces chiffres le nombre des indigènes
tunisiens de diverses races, qui s’élevait, le
31 décembre 1911, à 1.730.144 et celui des israélites indigènes
qui, à la même date, atteignait 50.383.
La population totale de la Tunisie était donc, au 31 décembre
1912, de 1.832.576 individus parmi lesquels ne se
trouvaient que 46.000 Français.
CHAPITRE II
LES MINES, CARRIÈRES, ET EAUX THERMALES
La Tunisie ne montre ni terrains archéens, ni terrains
primaires. Les roches éruptives y sont rares (roches granitiques
de l’île Gaïite et pointement du djebel Haddeda
en Kroumirie, avec traehyte à mica noir).
Le terrain le plus ancien est le trias. Il est constitue
par des argiles et gypses bariolés, contenant des calcaires
dolomitiques et quelquefois des pointements de roches
vertes ophitiqués. Il est remarquable par son aspect cahotique
et ses relations presque toujours anormales avec les
autres terrains. Il est toujours minéralisé dans son
ensemble ; aussi admet-on généralement que tous les gîtes
actuels de plomb et de zinc proviennent de concentrations,
par voie hydrothermale, des métaux disséminés dans sa
masse. Comme gisements contenus dans le trias lùi-mème
ou dans son voisinage immédiat, on peut citer : Bécha-
teur, Fedj èl Adoum, El Grefa, Bazina, Aïn Alléga, Djebba
(gîte plombeuk).
Le Jurassique constitue la masse principale des dômes
simples et complexes qui portent les noms de djebel bou
Kornine (576 mètres), djebel Ressas (795 mètres), djebel
Zaghouan (1.295 mètres), djebel ben Saïdane (818 mètres),
djebel Fkirine (985 mètres), etc., et forment la chaîne de
montagnes désignée sous le nom de « dorsale tunisienne ».
Il est constitué essentiellement par les calcaires massifs
du lias, dans lesquels se trouvent les mines de plomb et
zinc du djebel Zaghouan, du djebel Ressas et du djebilet
el Kohol.