Le port de Sousse fut inauguré le 25 avril 1899. Il est
situé en avant de la ville européenne qui a été construite
entre la vieille cité tunisienne et la mer. Il se compose
d’un bassin d’opérations long de 350 m'etres, large de
400 mètres et profond de 6m50. Sa superficie couvre
14 hectares. Il est protégé contre les vents par une jetée
longue de 670 mètres abritant deux autres digues de
256 et 658 mètres entre lesquelles est ménagé un passage
large de 70 mètres pour l’entrée et la sortie des navires.
« Sousse, disait M. G. Loth en 19071, étant le débouché
naturel de toute la Tunisie du centre, le mouvement des
marchandises s’èst élevé dès les premières années à
84.000 tonnes. Le nombre des passagers a été annuellement
de 7 à 8.000 » . L’importance de ce mouvement
s’est maintenu » En 1912, d’après la statistique officielle,
le nombre des navires ayant fréquenté ce port fut de
2.037, représentant 974.088 tonneaux de jauge, et transportant
296.958 tonnes de marchandises, 44.087 passagers
et 696 têtes de bétail. Les, négociants du Sahel importent
par ce port des céréales, des farines et semoules, des vins et
spiritueux et des tissus de coton ; ils exportent du blé et
de l’orge, des huiles d’olives et des grignons manufacturés
- dans les faubourgs de la ville européenne.
Le port le plus important de la côte orientale de la
Tunisie est celui de Sfax. La ville, bâtie dans une vaste
plaine où abondent les jardins et les ouvriers, compte plus
de 50.000 habitants, dont 5.000 Européens parmi lesquels
figurent environ 1.500 Français. Le quartier européen a été
en partie gagné sur la mer. Le nouveau port fut inauguré
le 25 avril 1897. Il comprend : un bassin d’opérations de
10 hectares, creusé à 6m50, avec des quaiS' longs de
594 mètres ; un chenal de même profondeur, long de
3 kilomètres; des darses pour la petite batellerie, ayant
l’une 1.200 mètres et l’autre 5.600 mètres de superficie,
desservies par des chenaux spéciaux. M. G. Loth disait en
19072 : « Les exportations, limitées d’abord aux huiles, aux
1. Loc. cit., p. 234.
2. Loc. cit., p. 239.
céréales et aux alfas, ont brusquement passé de 25.000
en 1898, à 85.000 tonnes en 1899, année où commença
l’exploitation des phosphates de chaux de Gafsa et à 500.000
tonnes en 1904. Aux importations, on trouve des cér'éales de
toute nature, des farines et semoules, des vins et spiritueux,
enfin de la houille. Il est à remarquer que les importations
ont plus que doublé de valeur dé 1892 à ,1904. L’ensemble
du mouvement n’a pas été moindre de 639.254 tonnes à
l’entrée et à la sortie en 1905. Le nombre des passagers a
atteint 15.115 pendant la même période ». La statistique
officielle pour 1912 donne des chiffres supérieurs à ceux-
là. Le nombre des navires ayant fréquenté le port fut de
5,005, représentant 1.940.075 tonneaux de jauge et ayant
transporté 1.398.058tonnes de marchandises, 15.934 passagers
et 425.616 têtes de bétail. Le port de Sfax est un centre
important de pêche. Plus de 450 barques le fréquentent
d’une façon régulière. Pendant la période de la pêche des
éponges, il reçoit en outre « une quarantaine de sakolèves
grecques, 300 bateaux- siciliens et 350 barques tunisiennes.
Cette population maritime représente environ 3.000 âmes
s’approvisionnant dans la ville et y apportant les produits
de leur pêche1 ».
Il est impossible de ne pas être frappé de l’augmentation
qui s’est produite dans le trafic des trois ports de.Tunis,
de Sousse et de Sfax de 1904 à 1912. La poussée provoquée
dans le mouvement de la navigation de ces ports
par l’entrée en service de leurs bassins et de leur matériel
de déchargement et de chargement semble avoir joué
un rôle important dans leurs mouvements maritimes.
En dehors de Bizerte, Sfax, Tunis-La Goulette et
Sousse, les ports tunisiens ne reçoivent que de très petits
bâtiments ou des bateaux de pêche, en raison du faible
tirant d’eau qu’ils présentent ou de la distance à laquelle
les bâtiments de grandes dimensions sont obligés de
mouiller. D’après la statistique officielle'' pour 1912, nous
citerons : Houmt-Souk dans l’île de Djerba qui reçut