voulait fixer par le calcul la longitude et la latitude
de tous les points où ont eu lieu les changements de
direction, ce premier travail serait long et fatigant. Il
faudrait, du reste, commencer par tracer une projection.
Les procédés graphiques sont bien plus commodes
et plus expéditifs que le calcul pour la construction
de la route estimée, et ils doivent être préférés.
§ 106. — Construction de la roide estimée. — Soit
[fig. a \e premier point de la route estimée que
je désire construire : j ’ouvre mon compas de proportion
de manière à ce que à l’échelle que je cherche à
obtenir, un mille marin soit représenté par la distance
qui porte la partie proportionnelle, 10 ou 100;
à p artir du point a, je trace la ligne ab suivant la
direction indiquée par la boussole, corrigée de la
déclinaison; ensuite, avec mon compas, je prends
la partie proportionnelle correspondant à l’espace
parcouru par le navire dans la direction « ù. Si cet
espace était, par exemple, 1,9 mille, et si c’est la
partie proportionnelle du compas de proportion 100
qui représente un mille, ce sera la distance du compas
de proportion correspondant à 190 qu’il faudra
rapporter sur le papier ; j ’inscris les heures correspondant
aux changements de route en a et 6 ( 11 '' et
11' 20' je suppose). A partir de 11® 20', le navire
ayant de nouveau changé de route, je construis la
ligne b c dans la nouvelle direction indiquée, et je rap-
[fOfie de même l’espace êc parcouru par le navire, et
ainsi de suite.
La route estimée a b c d e f g h i k m sera généralement
suffisante lorsque, pour la construclion de la
c arte, on n ’aura besoin que d’une approximation;
mais quelquefois il arrive que les terres dont on veut
lever la carte sont si p e tites, que les points principaux
que l’on pourrait y choisir, seraient trop rapprochés
pour donner lieu à des constructions convenables,
ou bien les terre s sont tellement basses et uniformes,
que l’on doit y renoncer. Dès-lors, il faut se servir
forcément de la route du navire q u i, tracée d’abord
comme elle a été estimée, doit ensuite être modifiée
d ’après les observations astronomiques que l’on a
pu réunir. Ordinairement, on ramène toutes les
observations de longitudes pour le point de midi où
l’on observe la latitude, on calcule ensuite les courants
qui ont pu agir sur le navire dans les 24 h e u re s ,
c’est-à-dire, d’un midi à l’autre. Il nous semble bien
préférable de corriger les points estimés pour les
moments des observations, car il n ’est pas douteux
que les courants sont très-v a riab les, et l’on doit
profiter de l’avantage de pouvoir corriger les routes
estimées de leurs effets, lorsque des observations
multipliées telles que celles des longitudes peuvent
les accuser, du moins dans le sens de l’Lst à l’Ouest.
Or, si on devait calculer pour chaque instant la partie
proportionnelle de l’action de ces c o u ran ts, le tra vail
serait long et sujet à de très-fréquentes e rreu rs ;
mais les procédés graphiques conduisent bien simplement
à des résultats précis. Supposons que le
point c indique le premier point de la route esti