voiles pour iàire ce travail ; alors on ne peut plus
construire tandis qu’on est sur les lieux et que la mémoire
est encore toute fraîche. On ne peut p ar conséquent
s’assurer si l’on possède tous les matériaux
nécessaires; ce qui oblige d en recueillir beaucoup
pins qu’il ne faudrait, et fait par conséquent perdre
beaucoup de temps; encore est-on exposé à manquer
d’une donnée indispensable ou a faire usage d une
donnée douteuse. La rédaction du travail devient alors
longue, pénible et laborieuse, quand on n e s t pas
forcé de la laisser incomplète. Aussi, y aurait-il de
très-grands avantages sous tous les rapports, même
sous celui de l’économie, à faire ces opérations sur un
bâtiment à vapeur. »
g 7 0 .— Dans sa note, M. de Tessan suppose que
l’observateur a pu disposer d’un temps considérable
pour étudier h loisir le terrain sur lequel il doit opérer.
Nous avons cru devoir reproduire son mode
d’opération dans son entier, parce que les marins y
trouvent énumérées toutes les précautions a prendre
lorsque l’on fait des travaux de détail. Il sera facile de
comprendre actuellement comment on devra opérer
dans les travaux de reconnaissance, suivant le temps
que l’on pourra y consacrer, suivant les ressources
que présentera le terra in et le nombre des stations à
la mer dont on pourra disposer. Souvent, lorsqu’il
s’agit de lever un archipel dominé par des montagnes,
un seul triangle suffit pour lier un grand nombre de
points p rincipaux, et assurer un travail facile et exact.
Alors, bien que souvent une seule station nécessite un
temps long pour l’atteindre et y faire des observations,
on ne doit pas hésiter; car une fois les points principaux
bien placés, les sondes et les détails topographiques
peuvent s’obtenir presque à la fois avec beaucoup
d’exactitude et de rapidité.
Tout ce que nous avons dit suffira, je l’espère, pour
guider le navigateur sur ce qu’il doit faire suivant les
moyens dont il pourra disposer. Je n ’aurai plus que
quelques mots à ajouter sur la détermination de la longitude
et de la latitude d’un point isolé au milieu de la
mer, tel qu’un îlot, un rocher, un b risan t, ou une
montagne qui apparaît seule au -d e ssu s des terres
plus basses q u ’elle domine, et qui disparaissent à la
distance où se trouve le navire qui porte l’observateur.
§ 71. — Quand il s’agit de déterminer la position
d un point isolé, on prend de nombreux relèvements
sur ce point à des heures différentes ; on construit
ensuite la route du n a v ire , en la corrigeant avec les
observations astronomiques, et on trace tous les relèvements
pris su r le point dont on cherche la position.
Ces différentes lignes devraient toutes se couper en
un même point, qui serait le point cherché; mais
ordinairement il en est autrement, parce que le plus
souvent la route tracée avec l’aide de l’estime est fautive
(on admet que les angles azimutaux sont exacts)
et les intersections de tous ces relèvements donnent
un grand nombre de points entre lesquels il faut opter
pour fixer définitivement la position cherchée. Il est
facile de se rendre compte que les relèvements les plus