puyer, dans la construction d’une c a rte , sur la route
d’un n av ire , quoique corrigée d’après des observations
astronomiques, on s’exposera a de graves
erreurs. Car si la route est fau tiv e , on s’appuiera
sur des positions fausses pour déterminer des points
à terre q u i, à plus forte raiso n , seront encore plus
loin de la vérité.
Dans la méthode nouvelle pour lever sous vodes la
carte d’une côte, que je vais exposer, il n’est pas nécessaire
de se servir de la route estimée du navire :
elle peut être quelquefois utile pour abréger le travail;
mais on peut toujours se dispenser de la consulter.
On n ’a donc plus aucune e rreu r à redouter provenant
des fausses estimes ou des courants réels qui font
sentir leu r action sur le navire. D a n s la construction
de sa carte on évite encore tout tâto n n em en t, on
abrège son travail, et, en même temps, on lui assure
une précision qu’il n ’eût pas été possible d espérer
avec les moyens employés par nos devanciers.
Dans les considérations qui vont suivre, je ferai d’abord
abstraction de la forme de la terre , et je supposerai
que la côte dont on veut lever la carte se trouve
sur un p la n , ce qui est sensiblement vrai lorsque
la partie du terra in que l’on étudie est peu étendue.
Nous verrons ensuite quelles modifications doivent
subir les constructions graphiques lorsque l’on a égard
à la forme spbéroïdale du globe.
Je commencerai par décrire rapidement les principales
constructions graphiques employées par les ingénieurs
hydrographes et les marins chargés de tra -
vaux hydrographiques; mais je ne dirai rien des observations
à faire pour déterminer, soit la longitude,
soit la latitude h. la mer, ou bien le relèvement astronomique
ou l’azimut d’un objet terrestre. M. de Rossel
a calculé les e rreu rs que l’on peut commettre dans
ce genre d’observations. Il a démontré q u e , dans les
cas les plus défavorables, les e rreu rs des relèvements
astronomiques ne vont pas au-delà de 14 à 15 minutes
; que ces erreurs dépassent rarement 5 à 6 min
utes, et que, le plus généralement, elles sont moindres
que 2 ou 3 minutes. Dorénavant, quand je
parlerai d’un relèvement, on pourra toujours entendre
que c’est un relèvement astronomique, et on
devra toujours le considérer comme exempt de toute
espèce d’e rreu r autre que celles provenant de l’observation.
Toutes les fois qu’un navire se trouve en vue d’une
terre dont la carte est dressée ou dont on connaît la
position des points les plus remarquables, on peut facilement
trouver la position relative du navire pour
un instant donné, si on a pris les distances angulaires
entre au moins trois des points dont on a les positions,
ou bien si on a relevé le gisement azimutal de
deux au moins des objets remarquables de la terre
qui est en vue. C’est ce que l’on appelle faire son
point. Les marins ont l’habitude, pour faire leur
point, de se servir de deux ou plusieurs relèvements
pris à la boussole sur les objets remarquables de la
côte ; sans doute, cette manière de se placer n’est pas
la plus exacte, mais elle n’exige qu’une construction