« Si l’hostililé des habitants ou toute autre circonstance
locale empêchait de faire les observations an
point même qui paraîtrait le plus convenablement
placé, 011 cbercherait dans le voisinage quelque îlo t,
ro ch e r, ou point isolé, sur lequel on observerait, soit
de jo u r, soit de n u it, à l’insu des habitants. Nous verrons
tout-à-riieure comment on peut éluder la difficulté
qui naît de la situation souvent défavorable de
ce point.
« Les longitudes et latitudes de tous ces points étant
connues, ainsi que Tazimut d ’un objet terrestre pris
en chacun d’eux, on s’occupera de déterminer les positions
des objets remarquables intermédiaires de la côte;
ce qui exige pour chaque carte un travail particulier.
« Si les points fixés astronomiquement sont favorablement
situés, et qu’on puisse y observer pendant le
jo u r, 011 fera sur chacun d’eux une bonne station de
relèvements au théodolite, en ayant bien soin de placer
rinstrument au point même où l’azimut a été observé.
On prendra les angles de tous les objets remarquables
de la côte à celui dont l’azimut est connu, et l’on aura
par-là des données nécessaires pour déterminer les positions
des objets relevés, communs à deux stations.
« Si le point n ’est pas dans une situation favorable,
ou bien encore si l’on ne peut y observer que de n u it,
il faudra substituer à la station au théodolite dont je
viens de p a rle r, une station faite à bord du bâtiment
avec un cercle à réflexion.
« Ou mouillera pour cela le bâtiment dans une position
convenable; on prendra l’azimut d e là ligue qui
le joint au point déterminé, et l’on mesurera sa distance
à ce point, au moyen d’une bonne observation
micrométrique. Mais cela ne suffit p a s, il faut en outre
avoir exactement l’azimut d’un des objets relevés dans
la station faite à bord. Cet azimut se déduira facilement
de celui qu’on aura pris au point d é te rmin é , si
l’on peut y observer pendant le jo u r; car il suffira
qu’au moment de faire la sta tio n , à un signal convenu,
deux observateurs, placés l’un sur le point et l’autre
à bord, se relèvent mutuellement, puisque l’azimut
de la ligne qui les joint sera exactement donné par
l’observation faite à terre.
« Si l’on peut observer de jour sur un point déterminé,
on y réglera les montres la n u it, afin d’avoir
l’heure avec la plus grande exactitude ; et le lendemain
m a tin , quand l’instant favorable sera v en u , on
fera la station du b o rd , en prenant en même temps
l’angle du soleil à l’un des objets relevés très-éloignés,
ainsi que sa hauteur et celle de l’objet au-dessus de
l’horizon. L’heure de l’observation étant connue avec
précision, on en déduira l’azimut du soleil, qui fera
connaître d’une manière suffisamment exacte celui de
l’objet terrestre.
« Dans la station faite à bord, il faut avoir bien soin
de prendre pour départ des angles un objet très-éloigné,
afin que les petites variations inévitables dans la
position du bâtiment ne produisent pas d’e rreu r sensible
sur les relèvements.
« On portera sur une projection préparée d’avance,
les positions des points déterminés par les observa