CHAPITRE VI.
Avantages des stations faites à terre dans les travaux h y d ro g r a phiqu
e s exécutés sous voiles.—Mode d ’opération de M. Dortet
de Tessan s u r les côtes de l’Algérie.
§ — Dans tout ce qui précède, nous avons toujours
supposé que le travail de la carte se faisait entièrement
de la mer, sans qu’il fût possible à l’observateu
r de faire une seule station à terre. Il est facile,
d’après ce que nous avons dit, de voir tout le parti que
l’on peut tire r d’observations faites à terre, en les combinant
avec celles faites à la mer. H est souvent possible
à l’observateur de descendre à terre ; mais raremen t,
dans les pays habités par des sauvages, il lui est loisible
de choisir convenablement le lieu de sa station, de manière
à obtenir d’importants résultats pour la construction
de sa carte ; le plus souvent il est obligé de s’établir
sur le rivage, afin de trouver un lieu assez dégagé
pour voir les principaux points qu’il a observés de la
mer. Dans ce cas-là, le lieu qu’il a choisi pour établir
son observatoire ne peut plus lui servir dans le travail
qu il fait ensuite à la mer, car il manque d’une mire fixe
et facile à reconnaître à de grandes distances. Rarement
il lui est permis de se transporter dans un lieu suffisamment
élevé pour qu’il puisse plus tard reconnaître
de la mer son centre de station. Les plus grandes difficultés
se présentent loutes les fois que l’on cherche
à pénétrer dans l’intérieur des terres dont une végétation
active recouvre le sol ; et souvent, lorsque l’observateur
arrive sur le sommet qu’il a choisi, il le
trouve envahi par des arbres élevés qui ne lui permettent
pas de rien voir. Aussi, généralement, il n ’est
pas possible d’utiliser les stations faites à terre a u trement
que les stations principales faites à la mer,
qui servent à fixer les points principaux; mais comme
dans ces stations on peut toujours remplacer le cercle
a réflexion par le théodolite pour avoir et les relèvements
astronomiques et les distances angulaires des
différents points, il sera toujours bon de les employer
de préférence à celles faites à la mer, lorsque, p ar leur
position, elles pourront servir à la détermination des
points principaux.
§ 68. — Quand bien même on aurait pu faire plusieurs
stations à te rre , si on n ’a pas pu les relever les
unes des autres, elles ne sauraient avoir d’autre usage
dans la conslruction de la carte que celui des stations
ordinaires faites à la mer; mais lorsque l’on aura deux
ou un plus grand nombre de stations à terre tellement
placées entre elles que, se trouvant suffisamment éloignées
pour former une grande b a se , elles seront e n core
visibles l’une de l’autre, on pourra former des tri angles
dont on aura observé deux angles seulement.