CHAPITRE X.
Analyse de la carte d u dé tro it de Bassillau.
Nous avons choisi, pour en donner l’analyse succincte,
la carte que nous avons dressée du détroit de
Bassilan. C’est un des points visités par les corvettes
X Astrolabe et la Z é lé e , où les courrants irréguliers
de marées se sont fait sentir avec le plus de fo rce ,
et où il eût été le plus difficile de se servir de la
route estimée du navire pour obtenir un résultat approché,
si nous n ’eussions eu à notre disposition que
les moyens de construction ordinaires.
Les corvettes avaient achevé la veille de reconnaître
les îles de l’archipel de Solo, lorsque, le 26 juillet
1839, au matin, elles se trouvèrent en vue des terres
de l’île Bassilan. Un seul point fixé dès la veille parut
encore pendant quelques instants dans la matinée
du 26, il suffit pour bien lier les longitudes.
L’île Bassilan présentait plusieurs sommets dont un
surtout aiîectait une forme arrondie, parfaitement propre
à servir comme point principal. Ignorant quels
seraient ceux que l’on apprecevrait bien définis encore
lorsque les navires seraient en vue de la côte
septentrionale, tous ces sommets furent relevés. A
7” 52' du m a tin , la route des corvettes fut donnée
définitivement vers le Nord, de manière à longer la
côte occidentale de la grande te r r e , à travers un
très-grand nombre d’îles moins considérables. Les
points saillants pouvant servir comme points principaux
furent A, C, D et tous les sommets de Bassilan
déjà relevés. Ce ne fut que vers 8'’ 30' que le
point E se dégagea des te rre s , et son aspect le fit
bien vite reconnaître comme un point très-important.
Le sommet B se montrait en même temps en
avant de toute la chaîne des montagnes de Bassilan,
Les autres sommets de Bassilan ne furent plus relevés
qu’à des intervalles éloignés, et lorsque le détail
de la côte n ’exigeait pas une attention trop soutenue.
Les points principaux furent définitivement A, B, ^C,
D, E, K; ces derniers, qui furent comme les autres
constamment relevés, devaient servir comme vérifications
ou comme points de réserve au cas de besoin.
A midi , la côte de Mindanao était déjà très-élevée
au-dessus de l’horizon, mais ses hautes terre s ne p ré sentaient
encore aucun point saillant qui pût fixer
l’attention. Mindanao paraissait alors se termin er à
l’Ouest par une pointe bien tranchée, bien que sa
côte soit très-uniforme. Cette pointe fut relevée dès-
lors comme limite.