approches de midi, et probablement de midi à une
heure. Si j ’avais voulu rechercher exactement lé moment
du revirement de la marée, il eût fallu multiplier
les stations à la mer de manière h pouvoir calculer
l’action du courant à des intervalles de temps
très-raprochés, par exemple, de quart d’heure en
quart d’heure.
Il devient ici bien évident que la route estimée n ’aurait
pu nous être d’aucune utilité pour la construclion
de notre carte, les courants violents qui traversent le
détroit de Bassilan sont très-irréguliers ; comme dans
la Manche, les navires qui fréquentent ce détroit peuvent
tirer le plus grand avantage de leur connaissance.
On sait que dans la Manche les couranls ont
souvent commencé ou cessé d’exister sur la côte de
France , bien avant que cette même action fasse sentir
son influence aux approches des terres anglaises.
Le nombre d’observations que nous avons pu faire
dans le détroit de Bassilan ne sont point assez nombreuses
pour être concluantes, mais tout nous fait présumer
qu’il s’y passe quelque chbse de semblable.
Ces différents modes d’opération dans les levées
sous voiles étant le résultat de mes recherches pendant
toute la durée de la campagne des corvettes
VAstrolabe et la Zélée, ils n ’ont pu être employés par
moi que pendant une partie du voyage. Dans le commencement
les cartes de l’atlas ont été levées et dressées
par les moyens employés avant nous par nos
devanciers et dans lesquels la route estimée corrigée
d’après les observations astronomiques joue un
grand role. Je me suis entouré de toutes les données
qui pouvaient servir à leur rectification, par suite j ’ai
été conduit à des tâtonnements longs et laborieux.
Plus tard j ’ai été plus h eu reu x ; les procédés graphiques
que je viens d’exposer m’ont permis, avec moins
de travail, d’apporter dans mes travaux plus de précision
et d’exactitude. Je ne me dissimule pas que
plus tard nos successeurs pourront faire encore beaucoup
mieux que nous en employant les méthodes que
je viens de d é c rire , et que je n ’ai eu en ma possession
que pendant une partie de notre long voyage.