nombre de cas ; ce serait même toujours le meilleur et
le plus commode, si les observations astronomiques
n ’étaient susceptibles d’aucune e rre u r; mais on ne
doit pas perdre de vue que les longitudes et latitudes
que l’on obtient à la mer sont la plupart entacbées
d ’erreurs qui pourraient conduire à des estimations
très-fausses lorsque les distances sont très-petites.
Nous savons que les longitudes que l’on obtient à la
mer peuvent être affectées de 2' à 3' d’e rreu r, il en
résulte donc que ces e rreu rs étant tout-à-fait indépendantes
de la distance qui sépare deux lieux d’observations,
on sera souvent en droit d’attendre (l’étendue
de la côte que l’on étudie étant fort petite) une
approximation bien plus grande de la route estimée
du n av ire , corrigée par les relèvements, quant à la
d irec tion, plutôt que d’employer deux observations
astronomiques très-rapprocbées.
M. Cbazallon, dans un savant mémoire sur les divers
moyens de se procurer une b a se , résume tous
ceux que l’on peut employer à la mer aux trois suivants
:
1° Mesurer une petite base;
2" Dé term in e r, par des observations astronomiques,
la latitude ou la longitude de deux points, ainsi
que le gisement de la ligne qui les joint.
3“ Employer la vitesse de propagation du son.
§ 22. — Lorsque la distance qu’il s’agit de mesurer
est très-petite, on peut, d it-il, se servir sur mer de la
longueur de la m âtu re, qui est d’environ 30 à 40
mètres ; ou bien , si la mer est b e lle , sans co u ran ts,
►
on peut se procurer une assez bonne base en mouiL
îant deux navires ou bateaux dont on mesure la distance
avec une forte ligne de sonde garnie de flotteurs
en liège. On prend la longueur exacte de cette corde
lorsqu’elle est bien imbibée d’eau ; ensuite un ou deux
canots la transportent le long de la direction à mesure
r, en fixant successivement chaque bout sur la su rface
de la mer au moyen d’une ancre ou d’im plomb
très-lourd : il faut avoir soin que la corde soit toujours
tendue. Dès que îa mesure sera terminée’, il
sera nécessaire de vérifier de nouveau, et avec so in ,
la longueur de la co rd e , afin de savoir si, pendant
l’op é ra tio n , elle s’est allongée ou raccourcie.
Cette mesure, comme l’ajoute M. Cbazallon, ne
peut jamais être bien rigoureuse, et ne saurait être
bonne que lorsque le plan à lever ne dépasse pas 3 ou
4,000 mètres; elle ne peut donc être d’aucune utilité
lorsqu’il s’agit de lever sous voiles une côte d’une
grande étendue. S’il est facile de se servir de la longueur
de la m â tu re , il devient difficile de tendre sur
la surface de la mer une corde divisée ; ce moyen de
mesurer une base ne saurait être employé que lorsqu’il
s’agit de lever le plan d’une baie sans qu’il soit
donné à l’observateur d’y prendre terre.
§ 23.— Le deuxième moyen est, comme nous l’avons
déjà dit, celui qui se présente le plus souvent.
D’après notre manière de lever sous voiles, il n ’est
pas nécessaire d’avoir le gisement de la ligne qui joint
les deux points où l’on a fait des observations astronomiques
pour en conclure la distance ; en sorte qu’il est