il corrigea la route du navire en combinant les observations
astronomiques avec celles irigonométriques,
de manière à ce que les relèvements d’un môme
objet vinssent aussi concourir en un même point.
Si la roule du navire, assujettie h des observations
astronomiques multipliées, pouvait être considérée
coniine pariailement exacte , rien ne deviendrait
plus facile que de construire par points tous les
contours d’une côte que l’on suit d’assez près pour
en voir les détails. Mais il n ’en est point ainsi : tout
le monde connaît le peu d’exactitude que comportent
le locket la boussole ou compas de route, qui servent
à estimer, Fiin la vitesse, l’autre la direction du navire.
Lorsqu’on veut corriger celte route ainsi estimée
on attribue à l’action des courants les différences
qui existent entre les positions déduites d’observations
astronomiques et celles données par l’estime.
Déjà pour faire cette correction on est obligé de
supposer que ces courants sont restes constants pendant
tout le temps qui sépare deux observations, ce
qui est rarement vrai. Le plus généralement, on n ’a
d’observations de latitude qu’à midi, dès-lors on doit
admettre que les courants sont restés constants, du
moins dans la direction nord et sud, pendant l’espace
de 24 heures. Si en longitude on peut avoir des observations
plus rapprochées, il ne faut pas perdre de
vue que, d’après les calculs de M. de Rossel, ces observations
(en admettant la latitude toujours bonne,
ce qui n ’est pas vrai ), peuvent le plus souvent être
affectées de 2 ou 3 minutes d’c rren r, et que, par conséquent,
cdles sont peu susceptibles d’accuser les
courants qui auront pu exister pendant un petit laps
de temps.
Toutes les causes d’e rreu r doivent surtout agir aux
approches des côtes, dont le gisement force à chaque
instant les eaux à modifier leurs mouvements.
Comme généralement pendant la nuit le navire,
pour s’éloigner de la terre sans faire route, prend la
panne ou la bordée du large, en serrant le vent souvent
sons peu de toile, on est exposé à des dérives
considérables qui sont toujours mal estimées et qui
rendent la route très-défectueuse. La plupart du
temps c’est à ces e rreu rs que l’on doit les prétendus
courants annoncés par les observations de deux journées
consécutives , et dont cependant on co rrig era,
du moins en la titu d e , la route entière, d’un midi à
l’autre. Enfin, sur une côte où les courants de marée
se font sen tir, on n ’a plus aucun moyen pour corriger
la route de leur action. Il serait possible même
que les observations n ’en accusassent aucun : il suffirait
pour cela que les courants de jusant fussent
égaux en vitesse et d’une direction opposée à ceux
produits par le flot, et que les moments des observations
fussent les mêmes que ceux des revirements de
marée. Dans ce dernier c a s , il est impossible d’obtenir
la route exacte du navire, si ce n ’est quelquefois
par un tâtonnement long et pénible, avec lequel encore
on n ’est jamais sûr d’arriver à une construction
satisfaisante.
Enfin, toutes les fois que l’on sera obligé de s’ap -