sent à des déviations très-grandes dans la direction
de leur enibarcalion, et par suite à de très-graves
erreu rs s’ils n ’oiit pas le soin de fixer à chaque instant
leur position en observant des distances angulaires
entre les points déterminés par la trian gulation.
Le travail ne devient pas plus long en se
eonformant aux règles établies par les ingénieurs
hydrographes, et il a tout à gagner sous le point de
vue de l’exactitude. Généralement aussi, MM. les
officiers se contentent de faire sonder à des intervalles
de temps égaux, sans faire jeter le plomb
eontinuement. Dans ce cas-là, ils arrêtent Faire de
leur embarcation pour sonder, sauf ensuite à lui
imprimer la plus grande vitesse possible lorsque la
sonde est déterminée. Sans doute, lorsque le fond a
une grande profondeur, c’est là la méthode à suivre
; mais dans les rades où l’eau est généralement
peu profonde, il est bien préférable de faire comme
MM. les ingénieurs hydrographes, de sonder continue-
ment; pour cela, on modère la vitesse à donner à
l’embarcation, de manière à ce que le sondeur jetant
son plomb en avant du canot, puisse avoir la ligne à
pic à peu près en même temps que le plomb touche
le fond ; l’embarcation est animée d’une vitesse bien
moindre, il est vrai, mais elle n ’a besoin d’être a rrêtée
que très-ra rem en t et seulement pour prendre
des angles destinés h fixer les stations; on obtient
une bien plus grande quantité de sondes et l’on est
moins exposé à laisser échapper les bas-fonds que la
sonde seule peut faire découvrir. Les hommes qui nagent
dans l’embarcation se fatiguent moins et peuvent
continuer leur oeuvre pendant plus longtemps; enfin
on peut en distraire un ou deux destinés à mouiller
la lance dont chaque embarcation doit être m u n ie ,
lorsqu’elle a pour mission de sonder une rade. Pour
les sta tio n s, il sera rarement nécessaire de mouiller
le grapin; à moins que de très—forts courants ne
viennent agiter les eaux, il est toujours facile de
fixer sa position au moyen de deux ou trois angles,
sans que le canot prenne un mouvement dont il
faille tenir compte; il suffira de mouiller ou la lance
ou le plomb, et de faire nager ou sc ier, de manière
que la ligne du plomb ou de la lance reste bien à pic
pendant tout le temps que dure la station. Pour
ce genre de travail, il faut avoir, pour sondeur et
patron de canot, des hommes déjà habitués à cette
manoeuvre ; aussi nous croyons que toutes les fois
q u ’un navire sera destiné à un voyage pendant lequel
il devra exécuter des travaux de ce g en re , le commandant
devra toujours affecter les mêmes hommes
pour sonder et diriger l’embarcation que monte
l’observateur.
§ 8 8 .— Quant aux détails topographiques, c’est
toujours la partie secondaire dans les travaux faits
à la hâte. Lorsque l’on peut disposer de son temps
l’on ne doit point négliger de donner avec exactitude
tous les détails de la côte; mais lorsque le
temps presse, ou lorsqu’il n ’est pas loisible de faire
par terre une levée exacte à la planchette ou au théodolite
, on peut mener de froni le travail du sondage