CHAPITRE XI.
Méthodes de calculs p o u r d é te rmin e r les longitudes p a r les
chron omè tre s .
Les observations astronomiques qui ont été faites
pendant la campagne des corvettes VAstrolabe et la
Zélée aiin de déterminer les longitudes et les latitudes
des lieux visités pendant le cours du voyage, sont
dues à MM. les officiers de l’expédition. Les cbrono-
mètres qui ont servi à fixer les longitudes ont été constamment
suivis à bord de la Zélée par M. Tardy de
Montravel, et à bord de Y Astrolabe par M. Barlatier
Demas, et ensuite par M. Durocb pendant l’absence
pour cause de maladie grave de M. Demas.
Les instruments qui ont été employés pour ce genre
d’observations so n t, à te r r e , le cercle astronomique
el le ibéodolite répétiteur, à la mer le cercle à ré flexion
de Borda. Ces observations faites par des observateurs
babiles et habitués à ce genre de trav a il, ont
été suivies pendant toute la durée de la campagne
avec un zèle remarquable et qui fait le plus bel éloge
possible de MM. les ofliciers qui en élaient ch arg és,
c’est dire aussi qu’elles méritent toute confiance, et
q u ’elles offrent toutes les garanties d’exactitude que
comporte ce genre d’observations.
Pour tire r de ces résultats tout le parti possible, il
restait encore à discuter ce nombre immense d’observations,
afin d’en déduire les longitudes en faisant
concourir à leur détermination tous les chronomètres
embarqués sur les deux corvettes. Mais à leur a rrivée
en France MM. Barlatier Demas et Tardy de
Montravel ayant été appelés, par M. le ministre, à des
fonctions importantes dans le service de la marine
milita ire , ils ne leur a pas été donné de terminer par
cette discussion la table des positions des lieux visités
par l’expédition. Cette lâche me fut alors imposée
pa r le contre-amiral Dumont-d’Urviile, qui en sentait
toute f importance. M. Conpvent-Desbois qui déjcà
avait partagé avec moi loutes les observations de physique
générale recueillies pendant notre voyage, et
qui à cette époque se trouvait à Paris à la faveur d’un
congé obtenu à la suite d’une longue navigation, voulut
bien de nouveau s’adjoindre à moi, pour faire ce
travail. A ce su je t, nous avons présenté à l’académie
des sciences un mémoire dans lequel nous avons exposé
notre méthode pour calculer la marche des chronomètres
d’après les observalions faites dans une re lâche,
et les formules que nous avons employées pour
conclure en un lieu quelconque dont la longitude est
inconnue, l’état du chronomètre sur le temps moyen
d’un lieu dont la longitude est fixée.