été fixé sur le papier, il n ’y aura pins de difficulté a
tracer l’angle observé ; l’estime donnera cette route
toujours très-petite, avec une approximation suffisante
pour cela. Lorsque au contraire la station à la
mer est une station principale, c’e st-à-d ire lorsque
elle a pour but la détermination des points principaux,
alors elle se compose en général de l’observation
azimntale d ’un point, et au m oins de deux ou trois
angles pris entre ce point et d ’autres points de la côte,
on pourrait encore se mettre en partie à l’abri de
tonte e rreu r, en prenant pour départ des angles un
point dont on calculera l’azimut, qui sera à peu près
dans la direction suivie par le navire ; il faudra ensuite
répéter après l’opération l’observation azimu-
tale par laquelle on aura commencé, et adopter pour
l’azimut cbercbé le résultat moyen des deux observations
par lesquelles on aura commencé et terminé
la station.
Il est évident que cet azimut n ’aura varié que
d’une quantité fort p e tite , et à peu près toujours
négligeable, si la direction que suit le navire se ra p -
procbe beaucoup de celle du point choisi pour départ
des angles, et surtout si ce point se trouve très-éloigné.
Il est à peu près toujours possible de choisir un
point qui soit dans ces conditions, et de se mettre
par-là à l’abri des erreurs provenant du mouvement
(jiie conserve le navire pendant une station de très-
peu de durée.
§ 34. — Les levées sous voiles ne permettent pas
de saisir d’un premier coup d’oeil, et dans un lemps
irès-limité, les détails minutieux de la côte ; il serait
dès-lors inutile de chercher à construire sa carte sur
une échelle par trop grande. La plupart du temps
011 n ’a aucun compte à tenir des petites différences
que pourrait introduire dans les relèvements, la
vitesse du n a v ire , et pour ne pas perdre de tem p s,
il est toujours préférable de ne pas embrasser une
trop grande quantité de points à relever ; il vaut beaucoup
mieux répéter souvent ses observations de distances
angulaires entre les points à te rre , plutôt que
d’avoir à tenir compte dans la construction de sa carte
de l’espace parcouru par le navire, pendant le temps
des stations.
Dans la construction des cartes du voyage, j ’avais
adopté à peu près un centimètre pour représenter
un mille marin. La vitesse du navire devant une côte
excédait rarement six noeuds, c’est-à-dire six milles
marins dans une heure. Je ne mettais jamais plus de
une minute pour une station à la mer, en sorte que
la ligne représentant l’espace parcouru par le navire
pendant ma station ne pouvait avoir plus de un millimètre.
L’expérience m ’a prouvé que dans cet espace
de temps on peut, avec de l’habitude, arriver à saisir
et à lire, à la demi-minute p rè s , environ 18 angles
différents.