CHAPITRE VII.
Mesures de l’aclion des c o u r a n t s ; vues or thogonales ; calcul des
h a u te u r s des diiFérents points de la côte au-dessus d u niveau
de la m e r .
Nous savons actuellement que la route estimée du
navire ne peut être que d’une très-médiocre importance
pour la construction d’une carte levée sous
voiles. Il est rare que l’hydrographe ait besoin d’en
faire usage autrement que pour des approximations
qui aident le travail, sans être indispensables. Cependant
nous croyons devoir recommander aux marins
qui fréquentent des parages peu explorés, de mesurer
leur route avec beaucoup de so in , et de prendre en
même temps des relèvements sur les différents points
de la côte, afin de pouvoir construire leur route indépendamment
de l’estim e , et mesurer la force et la
direction des courants.
§ 73. — Presque sur toutes les eaux qui baignent
des côtes un peu étendues, on rencontre en outre des
courants généraux, d’autres courants occasionnés par
les marées dont la vitesse et la direction varient suivant
le gisement des terres et l’àge de la lune. La connaissance
de ces courants est souvent une nécessité pour
le navigateur qui veut aborder un point de la cô te ,
ou qui au moins doit combiner sa route de manière
a se prémunir contre leur effet.
On sait que les moyens employés pour estimer la
route d’un navire ne sauraient tenir compte de l’action
qu’exercent les courants sur son mouvement,
il en résulte que si le loch et la boussole accusaient
exactement l’un la vitesse, l’autre la direction du navire,
la différence existant après un certain temps
entre la position du navire déduite de l’estime et sa
position vraie résultant d’opérations trigonométri--
ques, serait due entièrement à l’action des courants.
La ligne qui joindrait les deux poinis indiquerait donc
réellement, p a r sa grandeur et son gisement, la force
et la direction des courants pendant cet intervalle de
temps. Bien que l’estime ne soit point suffisante
pour faire connaître l’action des courants d’une manière
exacte, nous recommandons ce genre d’observations
aux marins. Il reste bien des remarques
neuves et très-importantes à faire dans cette direction
; dans tons les cas le navigateur lui-même aura
souvent besoin de connaître l’action générale des courants
sur la côte où il se trouve ; il lui sera toujours
possible de les déterminer, et même de reconnaître
l’instant du revirement de la marée, s’il multiplie suffisamment
ses stations à la mer.
§ 74. — Pour mesurer l’action des courants pendant
un intervalle de temps donné, il suffira do cher