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se multiplier autant qu’on le veut; la route réelle
du navire étant construite, il suffit de tracer îa route
estimée du navire et de voir les différences qui existent
entre les points observés et ceux estimés. Notre
intention n ’est point de recbercber tous les courants
qui ont agi sur nos navires pendant notre navigation
dans le détroit de Bassilan, mais simplement de donn
e r un exemple des constructions qui servent à les
faire reconnaître. La journée dn 27 juillet nous servira
de texte pour cet objet.
La position réelle du navire étant fixée pour midi,
je construis la route estimée du vaisseau à p artir de
ce point, et je trouve que si cette route estimée eût
été exacte, et si le navire n ’eût été sollicité par aucun
courant, Y Astrolabe se serait trouvée en a à 6'’ 30' du
matin, en y à 8'' 30', et en s à 10 heures. C’est en
effet ce qui résulte de la vitesse qu’a eue le navire, de
la direction de la route qu’il a tenue, et de sa position
réelle à midi. Au lieu de ces diverses positions accusées
par l’estime, nous savons par la construction que
les positions réelles du navire étaient C, S et Ç, il a
donc fallu que le navire soit sollicité par un courant
violent dont la ligne g C représente l’action moyenne
pendant l’intervalle de temps compris entre 6® 30' et
midi, y S celle de 8" 30' à midi, et enfin s Ç celle de 10'’
à midi. Cette déduction déviendrait évidente si au lieu
de faire p artir la route estimée de la position vraie de
midi, on l’eût fait p a rtir successivement des positions
vraies occupées par le navire à 6'’ 30', 8'’ 30', 10'’, chacune
de ces parties de route estimée aurait accusé
J
un point estimé pour le midi, et ces diflerents points,
joints à la position vraie du navire à midi, auraient accusé
en grandeur et en direction la vitesse du courant
et son gisement, seulement il eût fallu trois constructions
différentes pour trouver des lignes qui seraient
égales en grandeur à S’ g, y <5, et £ Ç et qui auraient le
même gisement.
De même il est facile de se rendre compteTue d S'
représente l’action du courant de midi à 2'’ 20', y' S
celle de midi à 4'’, enfin i Zj, celle de midi à 6 ‘’05', etc.
Si l’on voulait avoir l’action du courant dans un
intervalle de temps plus limité de 6'’ 30' du matin, je
suppose, à 8" 30', il suffirait de construire la route estimée
dans cet espace de temps en prenant pour point
de départ la position vraie de 6'’ 30', et de joindre la
position estimée de 8'’ 30' avec cette même position
obtenue par la construction. On peut du reste varier
à l’infini les constructions capables d’accuser les courants
pour une heure quelconque, lorsque l’on a
suffisamment rapproché ses stations à la mer.
Il est facile de conclure des lignes des courants que
nous venons de construire, 1“ qu’ils sont dus à l’action
des marées; ça ressort de leur direction presque
diamétralement opposée, suivant que l’on considère
cette action dans la matinée ou la soirée du 27 juillet
; 2° la ligne C a qui mesure une distance de près de
15 milles, indique que la vitesse moyenne du courant
de flot a été de près de trois noeuds h l’heure ; 3° le
courant de midi à 2'’ 20' a été très-faible, et le moment
du revirement de la mai'ée s’est efiêctué aux
y :