être construit, afin de lever tous les détails nécessaires
et ne pas perdre un temps précieux à en lever d’inutiles
qui ne pourraient être portés sur les cartes. Il
devra faire les croquis de plans sur une échelle qui
lui paraisse au moins le double de celle de la carte de
construction, à cause des erreu rs énormes que l’on
est exposé à commettre sur les distances estimés. Il
fera aussi un grand nombre de vues, principalement
dans les stations les plus éloignées de la côte; elles
serviront à lier son travail de détail aux croquis d’ensemble
bûts à bord du bâtiment, et en outre à dessiner
le relief du terrain sur les cartes. Si dans quelques
parties voisines de la côte il n ’apercevait pas assez
d’objets déterminés pour pouvoir fixer sa position, il
s’en créerait de visibles au moyen de stations faites
plus au large dans des points convenablement choisis.
« Cet observateur ayant non-seulement à sonder,
mais encore à déterminer les contours de la côte et
les divers accidents un peu remarquables qu’elle présente,
disposera une partie de ses stations de manière
à pouvoir déterminer, au moyen des relèvements
qu’il aura pris, les positions d’un très-grand nombre
de points du rivage et de l’intérieur. Gomme il ne lui
est pas toujours possible de mouiller, et qu’il a
d’ailleurs à chaque station un très-grand nombre de
points h relever, il est indispensable qu’il soit accompagné
d’une personne pour tenir le cahier.
«Si, dans son exploration, il trouvait quelque point
important qui parût mériter un travail particulier, il
le signalerait, afin qii’on pût, avec les embarcations
du bord, en faire une reconnaissance plus détaillée.
« Aussitôt qu’il sera de reto u r à bord du bâtiment,
il s’empressera de construire sur la carte les détails
qu’il aura levés; il s’assurera par-là si le travail est
complet; et s’il s’apercevait de quelque lacune, il faudrait
la faire disparaître avant de quitter les lieux : il
s’évitera d’ailleurs, par cette conslruction provisoire,
une grande perte de temps et de peine ; car on lève
facilement une foule de petites difficultés, alors qu’on
a la mémoire encore toute fraîche, tandis que plus
tard cela devient excessivement long et pénible, et
quelquefois impossible. S’il tro u v ait, en construisant,
quelque e rre u r sur les cahiers , il mettrait
la correction à côté sans jamais effacer ce qu’il croit
être l’erreur.
« Il faut pendant tout le cours de la campagne, tant
à bord du bâtiment que dans les embarcations et les
bateaux, recueillir soigneusement tous les renseignements
nécessaires à la description nautique de la
côte. Il faut avoir grand soin de les consigner su r les
cahiers ou sur les jo u rn au x ; car on peut regarder
comme à peu près certain que, si l’on n ’a pas eu
cette précaution, on aura tout oublié lors de la ré daction
définitive des cartes et des instructions n au tiques.
« Si l’on pouvait toujours effectuer les opérations
dans l’ordre où nous les avons décrites, rien ne serait
plus simple et plus facile à faire que la reconnaissance
détaillée d’une côte ; mais ordinairement cet ordre est
impossible à garder quand on emploie un bâtiment à
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