courir ce relèvement par alignement en le menant
tangent à la courbe du terrain déterminée d’avance,
bien qu’il ne porte pas sur un point limité.
§ 8 , — On pourrait arriver à une construction tout
aussi exacte et peut-être même bien plus rapide à faire
son point au moyen des distances angulaires prises
entre plusieurs points à terre, par un moyen mécanique
qui déjà est employé à bord de plusieurs navires
anglais.
On sait en effet qu’une station à la mer est toujo
u rs, à une seule exception p rè s, définie par deux
angles pris entre trois objets terrestres. Dès-lors on a
construit des rapporteurs à alidades doubles pouvant
donner deux angles à la fois. Un style est fixé au
centre du rapporteur sur un ressort à boudin qui
permet de piquer sur le papier le point occupé par le
c en tre, lorsque les alidades faisant les angles donnés
tombent exactement sur les points observés. Le tâtonnement
seul peut servir de guide dans cette opération;
mais, avec un peu d’habitude, on arrive à
se servir de cet instrument avec beaucoup de rapidité.
C’est du reste, sans contredit, le moyen le plus
exact pour faire son point : car on n ’a aucune ligne
à tracer, et l’on sait que, quelle que soit la finesse du
crayon que l’on emploie dans les constructions graphiques
précédentes, les lignes que l’on est obligé de
mener ont toujours une épaisseur qui nuit à la précision.
Plusieurs officiers anglais emploient ce procédé
pour faire le point à bord de leurs vaisseaux, et bien
que, en F ran ce , il ne soit point encore en usage, je
ne doute pas que ce procédé mécanique ne soit, par
la suite, très-utile, non-seulement aux hydrographes,
mais encore aux officiers de la marine royale. Dans
les levées sous voiles, les points terrestres qui servent
à fixer les stations à la mer varient presque à chaque
instant; dès-lors toutes les constructions que nous
avons déjà indiquées exigent un travail assez long.
Cette quatrième méthode de construction offre d onc,
dans ce cas, des avantages incontestables sur les p ré cédentes.
Je ne m’étendrai pas davantage sur les différentes
constructions graphiques employées pour faire le
point en vue de terre ; j ’ai voulu seulement rappeler
ici en quelques mots les procédés des hydrographes.
Dans ce qui va suivre, je supposerai le lecteur bien
au courant de toutes les opérations hydrographiques,
qui sont du reste décrites dans les ouvrages spéciaux
d’hydrographie.
Toutefois, avant de passer o u tre, je ferai rem a rquer
que si, généralement, pour établir sa station à
la mer, il suffit d’avoir les deux angles que font entre
eux trois points à terre dont la position est déterminée
d’avance, il peut cependant arriver que les trois
points terrestres et le point de station se trouvent sur
un même cercle, et dès-lors toutes nos constructions
ne peuvent servir à indiquer celle de la station; dans
ce cas, ces données ne sont pas suffisantes. Il est donc
prudent de p ren d re , autant que cela se peut faire,
les distances angulaires de plus de trois points pour
fixer sa station, et pour vérifier à chaque fois son ira