F .
cher graphiquement le point estimé et la position
vraie du navire pour les heures entre lesquelles on
voudra observer les courants; la ligne qui joindra les
deux positions différentes pour le navire, résultant
de l’eslime et d’observations géodésiques, indiquera
par son gisement la direction et par sa grandeur la
vitesse du courant. Je suppose que l’on veuille connaître
l’action des courants, de 9 à 10 heures du matin,
par exemple, on prendra des relèvements à 9 et
10 heures du matin sur trois points à terre que l’on
aura fixés d’avance par des observations trigonométriques,
ensuite on fixera sur sa carte les deux
stations de 9 et 10 heures, ainsi qu’il a été dit chapitre
II ; à p artir de la station de 9 , on construira ensuite
la route estimée de 9 à 10 heures; on obtiendra
pour la position du navire à 10 heures un point que
l’on joindra à la station déjà trouvée : la ligne qui
joindra ces deux points sera ta ligne de courant.
§ 7 5 .— Si on voulait appliquer le calcul à cette
sorte de recherche, après avoir trouvé, comme nous
l’avons indiqué, les coordonnées des stations de 9 et
10 heures du matin, on chercherait les différences en
longitude et latitude de ces deux stations d’après l’estime,
et on déduirait p a rle calcul la force et la direction
du courant d’après les règles connues de la navigation.
§ 76. — J ’ai déjà dit que dans les stations à la mer
l’observateur devait prendre non-seulement les distances
angulaires horizontales, mais encore les distances
angulaires verticales des principaux points. Ces
derniers angles du reste varient si lentement avec la
distance que l’on pourra les prendre avant ou plutôt
après chaque station, et les considérer toujours comme
s’ils avaient été pris au m oment même de la station ; ils
serviront plus tard, et à calculer les hauteurs des points
relevés, et à construire des vues exactes de la côte.
On concevra parfaitement en effet que si, au moyen
du croquis pris sur les lieux, on veut faire une vue de
la côte, on devra placer les points principaux de manière
à ce que leurs distances horizontales étant proportionnelles
aux distances angulaires observées,
leurs hauteurs soient aussi proportionnelles aux angles
verticaux observés. MM. Berard et de Tessan,
dans leur travail sur l’Algérie, ont substitué aux vues
de côte des projections verticales ou vues orthogonales,
indiquant successivement, pour ainsi dire, le
profil du terrain et son aspect pour u n observateur
qui longe la côte, et qui relève successivement au
Sud chacune des portions représentées sur la vue o rthogonale.
Pour bien faire ressortir l’utilité de ces
vues orthogonales et leurs avantages sur les vues ordinaires
que Ton est dans l’habitude de placer sur la
plupart des c a rte s , nous ne croyons pas mieux faire
que de reproduire ici en entier la note deM. de Tessan
à ce sujet. Les marins en déduiront facilement comment
on doit s’y prendre pour construire sur la carte
la vue exacte d’une portion de terrain sur laquelle on
a pris d’une station à la mer les distances angulaires
horizontales et verticales entre ses différents points.
« Les personnes peu familiarisées avec les conven-
lions topographiques se rendent difficilement compte
4sA'(x .i- ?l ,
t'i