comprennent le plus grand espace pour fixer la base,
et les observations intermédiaires ne sont plus que des
vérifications. Comme il est toujours facile de s’assurer,
par de nombreux relèvemenls, de l’exactitude de la
triangulation qui sert h fixer les points principaux et
sur laquelle s’appuie tout le travail, ces dernières vérifications
porteront sur les observations astronomiques
elles-mêmes; car la base une fois déterminée,
toutes les positions conclues du travail géodésique
doivent toujours s’accorder avec celles déduites des
observations astronomiques dans les limites d’erreurs
possibles pour ces sortes d ’observations.
Dans les levées sous voiles, lorsque l’observateur
ne fait que passer devant une côte qu’il ne doit plus
ensuite revoir, on ne saurait s’entourer de trop de
précautions pour se prémunir contre les e rreu rs,
qu’il est toujours difficile de reconnaître lorsque ensuite
on n ’a plus le terra in sous les yeux au moment
de la construction de la carte. Aussi doit-on faire le
plus d’observations possible de longitude et de latitude.
Souvent les positions extrêmes, et qui seraient les
plus propres à servir de bases, peuvent être erronées,
et par cette raison doivent être rejetées ; les observations
intermédiaires seront destinées à le faire reconn
a ître, et à guider l’bydrograpbe sur le cboix des
positions qui doivent lui donner la meilleure base pour
sa carte. A bord des corvettes VAstrolabe et la Zélée
on n ’observait la latitude que vers les approches de
midi ; mais, lorsque le temps le p ermettait, la longitude
était calculée pour quatre heures et souvent six
heures différentes de la journée ; de plus, les observations
étaient également suivies à bord de chacun de
nos navires, et les résultats étaient constamment comparés
entre eux pour s’assurer de leur exactitude.
§ 26. — Le troisième moyen, qui a pour but d’utiliser
la loi connue de la vitesse de propagation du son
pour mesurer une base, pourrait être utilement employé
à la mer dans les levées sous voiles. Pour
cela il faudrait avoir deux navires ou deux embarcations
sur chacune desquelles se tiendraient deux observateurs
; des angles pris sur les principaux points
à terre, au moment de l’explosion des bouches à feu,
serviraient à fixer les positions des observateurs, et la
distance en serait donnée par le temps que mettrait le
son à se propager à travers l’espace qui les sépare.
M. Cbazallon, dans son mémoire, a examiné les
erreurs que l’on peut commettre sur une base mesurée
par ce moyen, et il a trouvé que l’on pouvait
avantageusement l’employer pour des distances comprises
entre 3,000 et 50,000 mètres.
La vitesse du son, dans un air parfaitement calme,
est donnée par la formule suivante :
V = 341“ ,3-l- 0“ ,6058 (t.—15) 0"',085 f.
V indique la vitesse du son ou l’espace parcouru
par le son dans l’espace d’une seconde de temps.
t indique le nombre de degrés du thermomètre
centigrade ; et f la tension de la vapeur aqueuse mélangée
à l’air.
Comme on le voit, cette vitesse du son est indépen