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180 I/AHT ÉGYPTIEN.
tie cuiileiii' bruii-roug'e pamisseut avoir subi uiie légère cuisson, ou être composées
d'une terre mieux choisie, qui a acquis une plus grande l'ermeté.
Un grand nombre d'entre elles portent, sur la partie tournée vers l'intérieur de la
construction, une empreinte hiéroglyphique assez saillante et qui })arait avoir été
imprimée avec un cachet de bois ou de })ierre. Les unes portent une consécration religieuse,
les autres seulement le cartouche du roi régnant.
On sail (|ue chez les Babyloniens et chez les Romains, les briques [tortaienl le nom
du potier i[iii les avait fabriquées et celui du lieu où on les avait laites. Celles de Babylonc
i>résentent une inscription j)articulière pour chaque quartier. Les briques romaines
portaient aussi le nom des consuls : nous
sommes portés à croire que les briques
égyptiennes étaient dans le môme cas.
Ainsi la nécessité de faire les briques
symétriques nous a conservé le canon des
anciennes mesures, aussi bien que l'obligation
dans laquelle on était de leur donner
une forme rectangulaire; et les diverses
inscrii)lions qui y sont estampées les élèvent souvent à la hauteur des monuments
historiques.
Les briques égyptiennes ne nous offrent pas seulement un témoignage de la vérité
de l'Écj-ilure sainte par leur composition de terre et de paille; mais encore par les
inscriptions qu'elles portent, elles nous transmettent les noms de jilusieurs rois, dont
Texistence aurait pu être contestée ou niée; et assurent à rérection des édifices, une
certitude chronologique.
Il n'y a pas lieu d'être surpris qu'on ait employé à l'état de briques crues un
simple mélange de terre et de diverses substances reliées entre elles; car dans un
climat comme celui de l'Egypte, où la pluie tombe seulement cinq ou six fois par an,
de telles briques suffisaient i)our résister au temps, et pouvaient, on le comprend dès
lors facilement, conserver leurs formes pendant des siècles.
Les pyramides de Dachour, d'Illahoun, de Bowara, d'Abou-Rouch, de Drah abouhaggar,
les murailles de Sais; les forteresses de Sanineh, de Contra-Pselcis, d'IIiéraconpolis,
d'Abydos et d'El-lIaybeh ; les voûtes du Memnonium dcThèbes, ]ilusieurs tem})les
et chapelles, uji grand nombre de tombeaux particuliers, enfin la grande muraille qui
fermait l'Egypte sur le fronton orientai et s'étendait de Peluse à lléliopolis, ainsi (pie
la graiule muraille construite par Sésostris et qui porte aujourd'hui le nom de Gisr,
étaient construites en briques.
AUCIllTIiCTUUE. 181
Le Fayoum et le Delta, qui étaient riches d'un abondant sol d'alluviou, et (p.ii se
trouvaient éloignés des principales carrières, doivent avoir présenté, à la ])lus ancienne
période de la vie nationale, l'apparence de vastes ateliers de briqueteries.
Eu résumé, les briques égyptiennes, formées d'une matière coniitosée d'eau, de
terre argileuse, de carbonate de chaux, d'oxyde de fer et de carbonate de magnésie, et
solidifiées au moyen de paille hachée de blé ou d'orge, mêlée à quelques éclats de pierre,
étaient fabricpiés à l'aide de moules de bois : le limon, apporté par le Nil, renfermait
les différentes parties de leur composition, et était en réalité comme la seule matière
employée dans leur fabrication aussi bien que dans celle des poteries.
C'est, sans aucun doute, après avoir observé le phénomène de parties de ce limon,
qui après avoir été abandoiinées par le fieuve, avaient, en séchant au soleil, forme comme
une pierre naturelle, que les Égyi>tiens ont dû être conduits à en faire emploi, aussitôt
qu'ils s'aperçurent de sa facilité à être moulé.
C'est encore après avoir reconnu que ce limon, qui près des rives est mêlé de beaucoup
de sable, le perd à mesure qu'il est porté à une plus grande distance du lit du
fieuve, et qu'il se trouve, alors, constituer une argile pure, qu'ils furent amenés à en
fabriquer des briques parfaites et de superbes terres cuites.
Il est incontestable que les briques, employées le plus anciennement, (toutes, déjà,
en forme de parallélipipèdes) furent celles qu'on fabriqua pour la construction de
diverses pyramides ; mais que leur date est difficile à fixer exactement, parce qu'il est
encore impossible de déterminer l'antiquité relative de ces monuments; et cela, bien
que l'on sache que quelques-unes d'entre elles sont des tombeaux de souverains de la
XIP dynastie; et que le fait d'avoir trouvé des briques crues, dans les joints des fondations
de la troisième pyramide, permette de leur assigner, approxinudivement, une
époque contemporaine du commencement de la civilisation égyptienne, comme date de
leur invention.
E M P L O I DBS VOUTES.
S'il est vrai de dire (lue la néccssiLc lui la mère des invcnlioiis, force nous est de
recoui.aUre qu'elle parail avoir été souvent bien lenLe à donner naissance à certains
procédés (le i)reniière ulililé ; notamment à la découverte de l'arceau ou plutot de la
voûte.
11 ne s'agissait puurtanL [lour Ibrmer des voûtes, que de placer, verticalement, les
pierres posées lioi-izontalement ; mais si simple que lut cette transition d'une pose à
l'autre, elle fut encore, à ce ([u'il parait, fort longue à trouver.
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