1:2 I / A R T ÉGYPTIEN. I M I i O n U C T l O N lIlSTOrUQUK.
Égyplc dès la plus haute antiquité. Josepli Scaliger, après avoir essayé d'expliquer
ce [)assage difficile eu ayaut recours à la période sotliiaque, avait reconnu que cette
explication était sans consistance; nuiis Fourrier y est revenu. Partant du nombre 11 540
donné par l'historien, nombre qui se trouve être un résultat erroné de calcul,
puisqu'il faudrait réellement 11 500 pour 541 générations, Hérodote comptant sur le
pied de 5 générat ions par siècle, et remarquant que 11540 années (ormeni un nombre
e n t i e r d'années égyptiennes vagues sidérales (évaluées par Alhategnius à 505 jours
0 heures 11'), il a conclu que la période solhia(ine de 1401 années vagues, ou
fM)0 années juliennes, a dû être employée de tout teni])s en Egypte.
Le passage d'Hérodote n'est }ias susceptible, selon nous, du sens que Fourrier est
obligé de lui donner, parce que la connaissance de l'année sidérale supposerait la
science de la précession des équinoxes ; tandis que celle-ci est toujours restée ignorée
des Égyptiens, comme de IHolémée qui ne dit rien de cette ajinée sidérale donl
Albategnius a seul parlé. Ce témoignage, très-suspect comme celui de tous les Arabes,
a été un peu trop légèrement accueilli i)ar Fourrier, Bailly etMontucla; le calendrier
égvplien reposant sur des notions élémentaires qui renmntent aux premiers tenqis de
la civilisation égyptienne.
11 est, encore, un élément à considérer dans le calendrier égyptien, c'est le rapjiort
e i i l r e Tannée de 505 jours 1/4 et les circonstances de Tannée agricole en Egypte;
car il est facile de comprendre qu'on n'aurait pu établir de rapport, entre une année
vague et Tannée agricole, parce que la concordance, dont l'existence se serait manifestée
au début, n'aurait pu s'y maintenir jusqu'à la fin.
Comment les Égyptiens entendaienl-ils cette concordance? comment notaientils
les années, les mois, les jours du mois et les jours épagomènes? Ou le sait auj
o u r d ' l i u i que l'inscription de Rosette a pu être traduite, grâce à la découverte qui
a rendu le nom de Cliampollion immortel : On sait que c'est, aussi, au moyen de
cette inscription que Jomard et Young ont retrouvé le système de nnnuh'aiion écrite
emjtloyé par les Égyptiens.
Nous croyons indispensalde d'entrer an sujet de cette notation iiiéroglyphique
des mois et des saisons (dont ChanqiolJion a découvert les signes en 18^24, et qu'il
a consignée avec le résultat de ses recherches dans un ménu)ire admirable de méiliode
et de clarté, lu à TJnstilut en 18.51), dans les détails les i)lus circonstaïudés.
Nous avons dit ([ue les Égyptiens avaient une année vague concordant avec um;
année fixe; qu'ils divisaient Tannée en 12 mois de 50 jours; et ajoutaient à la suite
5 jours sujiplémentaires ou épagomènes : Or, pour la notalion des mois, il u'élait
employé, d'après Champollion, ([ue trois signes dilTérenls : le ])remier représentant
,111 jardin: le second, un espace carré avec des grains de blé au milieu; le troisième
Dlfrant le signe de Teaii.
Ctiacun de ces signes était ariécté à rej)résenter Tune des trois phases principales
(le Tannée agricole en Égypte : la végétation, la récolte, l'inondation; il était, en
outre, surmonté du croissant de la lune renversé, qui est le signe du mois; ce croissant
répété une, deux, trois, quatre fois, jamais davantage : Ainsi les Egyptiens
i-eprésentaieut un mois par un double signe, celui de la saison, plus celui de mois
répété un certain nombre de fois; mais de manière à indiquer le rang de ce mois dans
la saison à laquelle il appartenail.
Chanij)ollion remarque, ensuite, (pie ces signes se succèdent toujours dans le
même ordre; mais que les jours épagomènes ont des signes jiarticnliers : un groupe
où est la figure du Ciel, suivie de 1, 5, 4, 5 unités, selon le nnméi'o du jour
éi)agomène.
Ces épagomènes, consacrés à des fêtes solennelles, et a])pelés pour cette raison
jours du ciel, figuraient après le mois de Mésori, le dernier de Tannée.
11 y avait, aussi, une notation particulière pour désigner les heures; Champollion
a trouvé dans les papyrus des dates exprimées en mois, jours et heures : C'est sonvent
nu doigt humain tourné vers le soleil; le signe du féminin accompagne toujours
celte représentation : or, en copte, le mot Jtenre est du féminih. Voilà les
signes du t,emps reconnus; il n'y a là aucune hyi)othèse.
Les Égyiitiens n'avaient que trois saisons seulement, et point d'aulomne : Il
en était, de même, chez les anciens Grecs qui n'avaient pas non plus d'automne;
([uoique depuis llippocrate Tété eût été partagé en deux saisons : Cette division de
Tannée en trois saisons n'a aucun caractère scientifique; elle existait autrefois ciiez
les Germains, et elle existe, encore aujourd'hui, chez les Abyssins et chez quel([ues
peuples de Tlude.
Le fait capital pour TÉgypte, c'est Tinondation. A Syène, elle commence le
'20 juin et elle dure cent jours. Ce phénomène, remarquable i>ar sa constance et
r n n i f o r i n i t é de sa durée, est de tous les temps. Deux ou trois jours ajjrès le solstice
d'été, la couleur des eaux du Nil commence à changer à Syène. Cette constance vient
de ce ([ue le phénomène de Tinondation est lié au passage du soleil au tropique du
Cancer. La durée de Tinondation est à |)eu ju-ès de quatre mois, durée de la saison
correspondante chez les Égyptiens : quand après ces cent vingt jours les eaux se sont
retirées, on sème.
Ces quatre mois représentaient la première saison; et ce qui restait de Tannée,
les Egyptiens le divisèrent en deux parties égales, correspondant à ces deux opéra