382 N O T I C E S DESCRIPTIVES.
On ne voit derrière cette salle à fleur du sol, aucun arrachement, et je doute qu'il y ait
jamais eu un sanctuaire comme l'ont avancé quelques voyageurs.
Le Manoskh, et une grande partie des salles latérales, subsistent encore; mais le reste de
l'édifice a beaucoup souffert en traversant tant de siècles jusqu' à nous. Cet édifice fut construit
très-négligemment : partie en calcaire et partie en grès. Les fondations sont quelquefois en
pierre calcaire, qui, s'étant déliées, ont entraîné l:i ruine des mur s qu'elles supportaient. Ramsès
mentait à ses dieux en disant dans sa dédicace de pierres de grès blanches et bonnes.
Les deux autres portes, percées sous le poriique, sont placées à des distances inégales et
conduisent aux parties latérales du palais. La partie gauclie a une distinction analogue à celle
des appariement s du milieu, et sa décoration est due entièrement à Ramsès II, qui a consacré
un petit sanctuaire cà son père Osiroi et à son aïeul Ramsès 1-, La partie droite, presque entièrement
détruite, paraît avoir différé beaucoup des deux autres : un vaste emplacement entouré
de murs couverts de bas-reliefs paraît n'avoir jamais été couvert et contient la base d'une
statue dont on ne voit aucun débris. Cette pièce, sans communication directe avec le palais,
était sans doute une chapelle consacrée au culte public de Séti I - et de Ramsès I", et cette
large base isolée portait peut-être leurs statues réunies ou formait un large autel sud dio. Dans
la description du palais d'Osymandias donnée par Diodore, il dit qu'au milieu du péristyle, il y
avait un autel hypèthre. Il en était peut-être de même ici.
PLAN TOPOGRAPHIQUE D'UNE PAUTIE DE LA NÉCROPOLE DE MEMPHIS. — Pijramides de Gizeh.
Description de la tombe située prés du Sphinx.
On voit, au sud-est du grand Sphinx, une immense construction que, sur le plan de la nécropole
de Memphis, nous avons désignée simplement par le mot tombe, et qu'on a prise, à tort,
pour un temple : c'est, incontestablement, un tombeau, car il n'y a qu'à examiner les autres
sépultures, situées à l'est et au nord-ouest de la grande pyramide, pour s'en convaincre.
Cette immense construction de granit, entourée d'un mur de calcaire qui s'élevait plus haut,
et dans laquelle on a trouvé une belle statue de Schafré, était, peut-être, la sépulture de ce
pharaon : elle était construite en blocs colossaux d'albâtre et de granit : l'un des blocs de granit
a plus de 5 mètres de longueur sur l - , 5 7 de hauteur. L'appareil est assez irrégulier, les assises
sont de hauteur inégale et les blocs s'encastrent, le plus souvent, les uns dans les autres; particularité
des constructions de cette époque qui se comprend aisément, ici, où se trouvait l'obligation
de chercher à économiser la matière aux dépens du travail, mais qui s'explique pen
ailleurs où la main-d'oeuvre devait revenir plus cher que l'économie réalisée sur la pierre.
On pénétrai t , probablement, dans cette construction par une porte, située à l'angle nord-est,
et qui aboutit dans un corridor de 18 mètres de longueur, au milieu duquel une autre porte met
en communication une autre galerie de la même longueur, que soutiennent six piliers de granit,
ainsi qu'une vaste salle de 10 mètres de large sur 17 mètres de profondeur, ornée de dix piliers
de même matière sur lesquels règne mi simple architrave portant le plafond qui est, également,
de granit ; de petites lucarnes, percées entre les piliers à hauteur du plafond, y donnent un peu
d'air et de lumière. Ce monument funéraire est privé de tout ornement. A gauche de cette salle
existe une porte qui donne sur une réunion de trois cellules au-dessus desquelles trois autres
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cellules forment un second étage par leur superposition : cette salle nous paraît avou' été distribuée
ainsi pour contenir les sarcophages de la famille du défunt qui reposait, peut-etre, luimême
dans la première pierre; mais son sarcophage a disparu comme les autres ; ce qui fait que
rien n'indique plus l'époque précise de ce curieux monument.
Cependant on a cru pouvoir lui assigner une date lors de la découverte qu'on y fit, au fond
d un puits creusé grossièrement et rempli d'eau, dans la première galerie, de la superbe statue
iconique de Chafré, qui fait aujourd'hui partie du Musée du Kaire ; mais je la crois très-hypothétique,
tout me faisant penser que cette statue aura été déposée là pour la soustraire aux
fureurs dévastatrice de l'époque de Cambyse. L'autre poi'te qu'on voit à droite sert d'issue à un
long corridor où deux bains se trouvent situés en face l'un de Vautre, celui de gauche dans une
petite pièce construit partie en granit, partie en albâtie, celui de droite près d'un escalier qui
conduit sur une terrasse. Là ce singulier édifice était entouré d'un raur de numismates appliquées
contre le mur de granit; mais plus élevé que ce dernier; de façon à former une enceinte autour
de cette terrasse sur laquelle les diverses pièces de la construction viennent prendre jour,
comme il a été dit plus haut.
TEMPLE DE DAKKEH; PLAN, COUPE ET VUE PERSPECTIVE.
Cette planche offre la représentation d'un ancien temple de Mercure, qui se trouve être
assez bien conservé ; il permet de démontrer que les temples égyptiens, même les plus petits,
possédaient, aussi bien que les grands, toutes les parties exigées par le culte; et que les architectes
étaient tenus, dans l'ensemble de leur travail et dans tous les détails de leur édification,
de se soumettre comme pour ces derniers à des règles hiératiques absolues.
Dakkeh ou Dakkah, l'ancienne Pselcis, est située à 80 kilomètres nord-nord-est de Deyr
e l - M é d i n e h .
ÉLÉVATION D'UN PYLÔNE ET PLAN D'UNE HABITATION.
La partie supérieure de la planche représente la façade d'un temple, probablement celui de
Karnac, qui était orné de huit mâts décoratifs.
On a longtemps discuté sur l'objet des enclaves prismatiques qui interrompent les bas-reliefs
des pylônes, et nous en serions encore à faire maintes suppositions, si les Égyptiens ne nous
avaient appris eux-mêmes l'usage de ces rainures, qui servaient à recevoir, dans les jours de
solennité, de grands mâts ornés de banderoles tricolores. On voit trois ou quatre représentations
de ce genre dans les hypogées de Thèbes : la plus complète, celle que je donne ici, est
sculptée et peinte sur la paroi droite de l'aréa du temple de Rhons, à Thèbes. Elle représente
l'entrée d'un édifice, dont les deux pylônes sont ornés de grands mâts semblables à des pins
dépouillés de leurs branches et garnis au sommet de banderoles bleues, rouges et vertes. Les
ouvertures carrées qu'on voit sur les pylônes, au-dessus des rainures, étaient remplies par des
pièces de bois, mobiles dans leur partie supérieure, de manière à lâcher ou retenir les mâts
qui, d'après les hiéroglyphes qui décorent les deux rainures, n'étaient dressés qu' à certains jours
de fête. Il est probable que ces ouvertures carrées, taillées dans les bas-reliefs qu'elles interl.
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