LIVRE PREMIER
APERÇU GÉNÉRAL SUR L 'ÉTAT DES REAUX-ARTS
CHEZ LES ANCIENS ÉGYPTIENS
Avaiit de prendre nous-mêmc la parole sur un sujet qui louche à de si hautes et
de si impérissables questions, (et qu'on pourrait prétendre insolubles, parce que la
marche du progrès les reproduit incessamment), qu'il nous soit permis de nous
arrêter au vestibule du temple mystérieux, pour ainsi dire, devant Tétude .générale
sur Part que nous devons à M. Bordes de Parfondry :
« L'art, dit-il, est le lien unique de la forme à la pensée, de la matière à l'espril.
Sphère d'action de l'homme, il participe à la fois du néant du corps et de Péternité de
l ' i n t e l l i g e n c e : de même que l'homme est Punique intermédiaire entre l'univers et
Dieu, de même Part tient à la fois de la puissance de Pun et de la beauté de Pautre :
aussi les Grecs, sentant cette triple relation, divisèrent-ils les arts en trois grandes
classes.
«Tout ce qui eut action sur la matière inanimée, sur la forme, ils l'englobèrent
dans un seul ensemble auquel nous donnerons la dénomination d'art plastique;
tout ce qui eut pour but le développement des facultés physiques de l'homme, fut
connu sous le nom de gymnastique; enfin tout ce qui appartenait à l'activité intellectuelle,
aux connaissances et au perfectionnement de Pesprit (l'abstraction, Pidéalité,
la philosophie, la poésie), tout cela fut compris chez eux sous le nom de
musique.
« Cette division ternaire, eu Plastique, Gymnastique et Musique, est liée, en
effet, à ces trois grands rapports : la Nature, l'Homme et Dieu.
« Les arts plastiques vont eux-mêmes se diviser en trois grandes branches : Par-
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