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Dans des napvnis grecs dos deuxième eî troisième siècles, découverts en Égypte,
on trouve mentionnée la science de Nectanébo dans la magie. L'aventure d'Olym-
])ias et de Nectanébo, imaginée jtar les Égyptiens pour rattacher Alexandre à leurs
dynasties nationales, est une assimilation tout à fait seml)la])le à celle du Macédon
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grec transformé en un fds d'Osiris.
La xxxi' dvnastie est persane, et se compose de trois rois : Oclius, Arsès el
Darius III; les deux derniers n'ont laissé aucune trace sur les monuments. Le nom
d'Oclius existe dans une inscription hiéroglyphique, sous la forme Okousch.
On sait que les folies furieuses de Gambyse furent renouvelées par Ochus; aussi la
haine des Égyptiens contre les Perses devint-elle implacable, et Alexandre n'eut-il qu'à se
présenter aux portes de TÉgypte pour être accueilli comme un libérateur. Mazée, qui
gouvernait à Memphis pour Darius Codonuin, ne put faire et ne fit aucune résistance.
Nous allons maintenant aborder les faits relatifs aux dynasties pharaoniques ;
mais nous en suivrons la série, en commençant par les dernières.
Celle qui a précédé l'invasion des Perses est la xxvi''; elle est originaire de
Sais, et renferme neuf rois, sous le dernier desquels Cambyse lit la conquête de
FÉgvpte. Cette dvnastie est une des mieux connues, parce que ce fut pendant qu'elle
florissait en Égypte que les Grecs commencèrent à y trouver accès. De plus les monujucnts
élevés par les rois de cette dynastie sont nombreux; ils succédaient à une
dynastie éthiopienne, et ils s'efforçaient de multiplier les signes de leur patriotisme
en couvrant rÉgyjite d'édifices. Néanmoins on n'a pas retrouvé de traces des
trois })remiers rois : Stephinatis, Néchepsos et Néchao P cités par Manéthon. Psammétik
est un des rois les plus importants de cette dynastie; son nom se rencontre
souvent à Karnac, près de Philoe, et dans les carrières de Torrah, près de Memphis.
Ce fut sous Psammétik que les Grecs entrèrent en Égypte et s'établirent à Naucratis.
Hérodote et Diodore ont laissé des détails précieux sur le règne de ce prince, sur
les monuments qu'il fit construire, sur les alliances qu'il contracta et sur les guerres
qu'il soutint. Les noms de Psammétik et de Nitocris, sa fille, se retrouvent sur les
matériaux employés plus tard par Achoris dans la restauration d'édifices détruits
])ar les Perses : Nous n'avons jiu passer sous silence le nom de Nitocris, i)arce que
le souvenir de cette princesse n'est pas indifférent poin- l'histoire, luiisqu'on le
trouve traduit, dans les fragments d'Ératosthène, par : ier,vn vtr/î^opoc, « Minerve victorieuse
». Ce nom de Minerve victorieuse donné à la fille d'un roi égyptien originaire
de Sais est on ne peut plus vraisemblable, puisque la déesse égyptienne Ncïtlia,
que les Grecs ont confondue avec leur Minerve malgré les din'érencos d'attributs,
était à Sais Tobjet d'un culte particulier.
INTRODUCTION ItlSTOrUQUl-;. 7 7
Néchao 11 ou Néchos succéda à Psamn.étik : c'est sous son règne qu'eut lien
l'achèvement du canal des deux mers, et le périple de l'Afrique |)ar des navigateurs
phéniciens. 11 ent lui-même pour successeur Psammétik II, qu'IIérodole appelle
Psammis. Les noms de Néchao et de Psammétik se présentent ainsi alternat,vemenl ;
chaque roi porte le nom de son aïeul.
Yient ensuite Apriès, dont on n'est pas certain d'avoir le vrai nom; puis Amasis
ou Amosis, dont le nom se lit : Amos fils de Neith. C'est là son signe distinctif.
Dans une stèle du musée de Florence, il est question d'un Psammctikns prêtre,
(lui naquit l'an 5 du règne de Néchao, le premier jour du second mois de la saison
de l'inondation; il mourut le sixième jour du deuxième mois de la saison de la végétation,
âgé de soixante et onze ans quatre mois six jours, l'an 55 d'Amasis. Ains.
la date indiquée par ce monument est d'accord avec ce que l'on sait d'ailleurs, ou
il est parlé de l'an 55 d'Amasis, car ce roi régna quarante-quatre ans.
La Bible fournit aussi des concordances précieuses pour l'histoire .le cette
xxvi^ dynastie. Manéthon hxe aux années GG5, 011, 605, 588, 5G9 et 525 le comuiencement
des règnes de Psammélik Néchao 1-, Psammis ou Psammétik II,
Apriès, Amasis, Psammétik III ou Psanuuénite. Or la Bible place entre 610 et G05
la victoire de Mageddo remportée par Néchao sur Josias; ce qui est possible, puisque,
d'après Manéthon, Néchao est monté sur le trône en 611. Apriès, que Manéthon
appelle Vaphris ou Yaphrès, et la Bible Chophra ou Ilophra, vint en o87, d après
celle-ci, au secours de Jérusalem, ce «lui se concilie avec Manéthon, qui met en 588
l'avénement de ce prince. Jérémie se réfugie en 580 chez ce roi d'Egypte, ce qui
s'accorde encore avec la chronologie de Manéthon.
Laxxv^ dvnastie est une dynastie éthiopienne, composée de trois rois, SabacÙn,
Sévichos et Tahraka, qui régnèrent pendant quarantc-(iuatre ans, de sorte que la
xxvi^ dynastie se trouve entre deux dynasties d'étrangers.
Cette conquête de l'Egypte par les Éthiopiens s'explique facilement; les Ethiopiens
étaient voisins de ce pays et formaient un État presque égyptien; la lutte
entre les deux peui)les était continuelle. Le nom de Sabacôn se trouve sur plusieurs
monuments, et notamment à Karnac et à Louqsor; il ht élever beaucoup d'edihces
et en fit restaurer quelques-uns parmi ceux de Thèbes. Son successem' Sévichos, (lui
est sans doute le Sua de la Bible qui secourut Osée, roi d'Israël, contre Salmanasar,
a laissé (luehines traces sur les monuments. Le troisième roi de la xxv^ dynastie est
ce Tahraka .lout le nom se trouve à Karnac, à Médineh-Thabou, et sur les monuments
voisins du mont Barkal, dans la haute Nubie, près de Méroé. Les inscriptions du
mont Barkal sont datées de Tau ^20 de Tahraka, et Manéthon fixe à vingt ans la
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