82 L'AllT ÉGYPTIEN.
r a i i i o u r des Égyplicns pour la monarcliie; cl pourquoi, daus les premiers Icuips, ils
c'iaieiit attachés à leurs souveraius au point que le deuil de la maison royale était
ordinairement regardé jtar chaque ramille conune un deuil domestique.
Les Égyptiens, en elTet, paraissent avoir été les plus éclairés de tous les peuples
anciens, et les premiers à sortir des ténèbres de l'ignorance : Ils reconnaissaient
(^u'un Etre suprême avait été Tanteur des choses admirables que l'univers renrerme,
ainsi que des corps célestes que nous voyons rouler régulièrement sur nos tètes; et
avaient établi un culte pour le révérer.
Ils adoraient l'Être souverain dans ses principaux ouvrages, le soleil, la lune et
les autres planètes, considérés comme ses attributs; et avaient élevé des temples à
chacun d'eux. La politique en régla le culte et amena la création de cet ordre sacerdotal
sur l'organisation complète duquel on n'a pu parvenir encore à être enlièrenient
hxé.
La fonction la plus importante des ministres de ce culte parait avoir consisté
dans rétablissement et le maintien rigoureux d'un régime diététique auquel tous
sans exception, le peuple, l'ordre militaire. Tordre sacerdotal, le souverain luimême,
étaient, strictement, obligés de se soumettre : mais les exigences de ce
régime allaient en croissant, à mesure qu'elles concernaient une classe plus élevée;
aussi celles auxquelles étaient soumis les ministres du culte étaient-elles vraiment
des plus sévères. Comme ils devaient être infiniment plus pars que le peuple,
ils devaient aussi s'abstenir d'une infinité de choses qu'on ne défendait pas à
celui-ci.
L'ordre sacerdo(,al avait donc la mission de veiller au régime diététique de la
nation, qui comprenait trois sections dilTérentes : la première, qui n'obligeait que
la classe des prêtres; la seconde, qui n'était établie que pour quelques préfectures
et quehjues villes privilégiées, sans pouvoir s'étendre au tlelà; et enfin la troisième,
qui comprenait tout le reste de la nation et toutes les autres jn'éfectures, lesquels ne
pouvaient, en aucun cas, déroger par des usages particuliers à la règle Liniverselle.
A la lête de l'ordre sacerdotal était un grand prêtre bérédilaire; nous sommes
porté à croire qu'il était, en même temps, le chef du collège d'IIéliopolis. On sait (pu;
c'est dans ce collège d'IIéliopolis, qui fut dévasté jiar Canil)ysc, ([ue se faisaient les
observations astronomiques : Les prêtres devaient être tous mariés, sous i)eiue de ue
pouvoir exercer aucune fonction publique. Ils Jouissaient d'uii revenu fixe en fonds
de terre, qu'on abandonnait à des fermiers ]»our un loyer l'ort mo(li(]iie : sur celle
somme, ils étaient obligés de prélever ce que coûtaient les victimes ainsi (pie l'en-
Iretien des temples; car ils devaient faire tous les sacriiices à leurs frais : Pai' excep-
INTUODUCTION IIISTORIQUE. 83
lion le souverain ou l'État devait payer en argent ou en denrées les prêtres (p.'on
aéoulail à Thèbespour y rendre la justice en dernier ressort.
Diodore prétend que les fonds de terre possédés par les mem!)res du sacerdoce
,epréseuiaient la troisième partie de tout le territoire cultivable de l'Egypte ; en outre,
Pierus affirme qu'ils n'avaient pas le droit d'entretenir des clievanx.
l a première de toutes les classes de l'ordre sacerdotal comprenait les prophètes,
au,ient pour fonction principale d'interpréter les prédictions. Ils présidaient
•lussi les tribunaux, décidaient <les procès, mais sans prononcer une seule parole,
e n ' s e contentant de tourner l'image de la Vérité qu'ils portaient vers l'une ou l'autre
aes parties. Us étaient tenus d'être habiles dans la jurisprudence et de posséder a
fond le recueil des lois divines et humaines insérées dans les dix premiers livres
canoniques.
Pnis venaient dans la même classe les hiérogrammatistes ou scribes sacres, qui
s'appliquaient spécialement à la physique et à l'histoire; ils avaient rang sur les
astronomes, sur les géomètres on arpédonaptes, après lesquels on classait les hierostolistes
\ulu-Gelle et Macrobe, qui attribuent aux Egyptiens une profonde connaissance
de l'anatomie, afhrment qu'on sacrait les prêtres du premier ordre eu
leur frotlant avec du baume l'avant-dernier doigt de la main gauche.
Ensuite venaient les comastes, qui présidaient aux repas sacrés; les zacores,
les néocores et les posthophores, qui veillaient à l'entretien des temples et ornaient
les autels; les chantres; les spragistres; les médecins et les embaumeurs, enfin les
iiilei-pvèlcs. , , r -,
Les prêtres, dit Diodore, porlaienl, ainsi que les rois d'Lgyple, ua sceplrc lail
exaclcmeul, comme une charrue, qu'on prétend avoir été imaginé par les gymnosophistcs
d'Étliiopic.
On comptait dans l'ancienne Egypte quatre collèges célèbres auxquels on donnait
le nom de Choncathim : le collège de Thèbes, on l'on prétend que Pythagore
a étudié; le collège de Memphis, auquel auraient été initiés Orphée, Thaïes et T)émocrile
le colléoe d'IIéliopolis, on avaient longtemps séjourné Platon el Eudoxe, el
on Hérodote sMnstrnisit dans les sciences el dans les mystères des Egyptiens; enlm
le colléoe de Sa'.s, .p.e visita Solon dans l'espérance d'y pouvoir consulter des mémoires
particuliers snr la ville d'Athènes, qui passait pour une colonie fondée parles Sa.tes.
Les trois preu.ievs collèges députaient dix de leurs membres à Thèbes, pour former le
tnlHuud des Trente (p.e présidait un prophète qui prenait le nom .l'Arehuhcastcs.
Onant an (piatrième collège, le dernier fondé ,lans l'ordre des temps, .1 n ava,L
pas lè droit de députer aucun membre au gran.l conseil de la nation. Eusèbe parle
lit'
mi i
m
•y. r•
'm
m'--. k
m
kl.