1,'AUT ÉGYPTIEN.
ogale Vint tenler les convoitises el les audaces de voisins moins favorisés ou moins
coiToni|)us, el amener sa facile conquête.
Ce ,|ue nous avons dit de sa situation géograpluque, de la fertilité presque
lahuleuse de son sol (qui produisait pour ainsi dire sans culture), du régime diétéli<|
ue. imposé à la population pour la mettre à Tabri des fléaux, qui auraient pu la
<lécnner el annihiler, par suite, ses efforts et les bénéfices de sa situation exceplionnelle,
explique assez combien il fut facile à ce peuple de se livrer, sans con-
Iranite et avec succès, à la pratique du commerce et à la cul ture des beaux-arts.
Aussi verrons-nous que l'Égypte, sous les ].baraons, connut, aussi bien tous les
avantages du commerce le plus florissant, que ceux de la science : Ces souverains
avaient fait creuser de nombreux canaux qui offraient la double ressource de réj^audre
la fertilité des eaux du Nil. et de transporter avec une prodigieuse lacililé les pro-
<lucl,ons du pays .d'un bout à rant r e de leur emjiire. Ils établirent, dans la Thébaï,le
et le Delta, des foires, qui réunissaient les habitants des diverses provinces et v ras-
•seniblaient les productions les plus remarquai.les de leur industrie.
I.es Égyptiens devinrent, également, des marins intrépides. Ils voyageaient sur la
ii.cr Rouge bien avant la célèbre expédition des Argonautes, el l'uu ,1e leurs plus
grands rois, Ranisès 111, plus connu dans l'histoire sous le nom de Sésostris, omauisa
une flotte de plus de quatre cents voiles, avec laquelle il pénétra jusque dans l'océan
Jmlien.
L'Egypte parvint donc, rapidement, au plus haut degré de puissance. Elle élevait
•le toutes parts, ces statues colossales, ces temples, ces obélisques que l'on ne peut
contempler sans admiration ; les collèges ,1e j,rèlrcs étudiant continuellement le ciel
apprenaient aux navigateurs l'astronomie qui sert à les guider à travers l'immensité
.les mers, au.ssi leurs flottes uaviguaient-elles de,mis l'Ile de Taprobane, aujourd'hui
Ceyian, jusque daus les ports de l'Espagne; et grâce à elles, les peuples policés ,1e
I Alriqiie et de l'Europe recevaient-ils ,1'eux les objets de luxe et d'agrément : C'est
en partie aux bénéfices prodigieux ,Ie ce négoce qu'on doit attribuer les ouvraoes
admirables qui sont restés l'étonnement de la prjstérité.
Jamais nation n'avait, encore anuissé tant ,1e trésors, jamais peuple ne cultiva
les arts e. les sciences avec plus d'ai-deur, et ne construisit d'aussi gramls monuments.
La pou,Ire d'or que roulent les torrents ,l'Éll,iopie, les perles ,1'Orniuz, les
parfums ,1e l'Arabie, les étoiles du Bengale abordaient à Memphis, ,levenne la ville
la |)lus coiiimerçanle de la ten-e.
Eli un mou la prospérité Je ce royainne élair parvenno à son comMe : les arLs
touchaient à leur perfection ; l 'astronomi e pré.Iisait les éclipses avec justesse; 1;, sculp-
INTRODUGTION JIISTORIQUE. 87
t u r c gravait les pierres lines et Façonnait à son gré les marbres les plus durs; la
mécanique élevait dans les airs des masses d'une grandeur étonnante, et la chimie
colorait le verre, donnait plus d'éclat aux })ierres précieuses et ini|)riuiait aux élolïes
des couleurs inelTaçables jtar le moyen des mordants.
C'est à démontrer ces fails et à rassembler les preuves à l'ajtpui de nos alïirmalions
tpie seront consacrés les six livres ({ni suivent snr : les beaux-arts eu
général, le dessin, rarcliitecture, la sculpt:nre, la (icinture el les arts-ot-uu-iiers
chez les anciens Égy|)tieus.
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