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HÉDUGTION D'UNE ESQUISE REPRÉSENTANT SÉTI — ISécTopok (h T/iêbes. — XIV' dynastie.
Voir au chapitre : Compositions^ esquisses^ pages J37 et suivantes.
CHASSES AU MARAIS. — xvir et xvni'= dynasties.
Dans la plupart des tombeaux de l'ancien et du nouvel Empire jusqu'à la xix'= dynastie, qui
contiennent des scènes variées relatives aux arts et métiers, aux moeurs et coutumes des
Égyptiens, une scène de chasse ou de pèche, amusements favoris des hauts fonctionnaires,
forme toujours le principal tableau. A part de légères dilférences inhérentes au style et au costume
de l'époque, ces tableaux paraissent en quelque sorte stéréotypés les uns sur les autres : les
progrès de l'art et de la civilisation n'y apportèrent, pour ainsi dire, aucun changement.
Une énorme toulfe de papyrus et de joncs sur lesquels sont posés ou nichés des oiseaux
d'espèces très-variées, s'élève au milieu d'une lagune et sépare d'ordinaire le sujet en deux
parties. Debout, sur une barque légère de papyrus, à laquelle on donna plus tard le nom de
Rops (l), dont la proue se courbe et se termine comme l'ombelle du papyrus, le défunt, accompagné
souvent de toute sa famille et quelquefois d'un chat, dressé comme nos chiens rapporteurs,
est représenté aux deux extrémités du tableau. D'un côté, on le voit occupé à percer
d'énormes poissons avec une espèce de bidenl; de l'autre, à chasser divers oiseaux aquatiques
avec des bâtons plats, courbés, armés d'une tête de bronze et appelés schhot. On a peine à se
faire une idée de la portée et de l'effet d'un pareil projectile et l'on pourrait en nier l'efiicacité, si
cette arme de jet n'était aussi employée en Irlande et en Australie.
Malheureuseaient, presque toutes ces scènes ont été mutilées à la suite des efforts faits, pour
les détacher des parois des hy{)ogées, soit par les Arabes dans le but de les vendre aux voyageurs,
soit par les touristes eux-mêmes, encore plus barbares en cela que leurs guides. J'ai cherché,
en vain, à restituer les deux scènes qui font le sujet de cette planche, et je crois qu'elles ont
disparu depuis longtemps des murs qu'elles ornaient. Je dois ces deux esquisses, sans couleurs,
à l'amitié d'un artiste français, M. Dupuy, mort au Caire; il les avait dessinées en 1827 ou 1828
avec tout le soin dont il était capable ; je n'ai fait que réduire un tant soit peu les deux scènes :
elles devraient porter son nom au lieu du mien.
MUSICIENNES ET DANSEUSES. — Nécropole de Thèbes. — xviii' dynastie.
Les tombeaux sont souvent couverts de bas-reliefs ou de peintures qui offrent des scènes
analogues à celles qui font le sujet de cette planche; mais c'estsurtout àpartir de la x v n r dynastie
que ce genre de représentations acquiert une grande importance par la beauté du dessin, l'attitude
voluptueuse des figures et l'élégance des instruments en usage à, cette époque. Libre d'obéir à
son inspiration pour ces sortes de représentations figurées, et alfranchi de toute contrainte,
(1) On sait que les Égypt iens croyaient que les crocodiles n'attaquaient jamais ceux qui naviguaient
s u r ces balelets de papyrus.
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l'artiste sait, toujours, en cette occasion, éviter la raideur hiératique des scènes officielles et se
rapprocher davantage de la nature.
Le premier registre est remarquable par une joueuse de mandore, vue de derrière, et deux
danseuses qui, la tête penchée, semblent suivre de loeil le mouvement de leurs pieds. Toutes
trois sont vêtues de robes transparentes; elles ont les hanches garnies du cercle lombaire,
genre de parure qu'on voit encore aujourd'hui sur les jeunes filles de la haute Égypie et de la
Nubie. Je dois ce dessin à mon ami Georges Lloyd, qui avait dessiné autrefois cette scène sans y
mettre les couleurs dont elle est ornée, et uniquement pour conserver un souvenir précis de
l'élégance que les Égyptiens savaient apporter quelquefois dans leurs compositions.
A mon second voyage, désireux de compléter son travail, jai vainement recherché ce
tombeau; je n'ai pu le retrouver. L'entrée, je lespère, en aura été, seulement, bouchée par les
détritus de la montagne; .cependant un des meilleurs guides de Gournah m'a assuré que les
peintures en avaient été détruites par les touristes, que rien ne peut corriger de la déplorable
manie de dégrader tous les monuments qu'ils visitent.
Le second registre, d'un dessin moins pur et moins élégant que le premier, est sculpté en
bas-relief dans un hypogée : il n a plus conservé de couleurs bien discernables. Les musiciennes
s'y répartissent une harpe, une flûte double, une lyre qui semble avoir servi de modèle aux
Grecs, et un tympanou formé d'un cadre de bois tendu d'une peau d'onagre.
PESÉE ET JUGEMENT DE L'AME AU TRIBUNAL D'OSIRIS. — xviir dynastie.
La scène que représente cette planche, c'est-à-dire le jugement de l'âme, est une des plus
importantes et des plus belles de l'ouvrage, parce qu'elle offre de nombreuses ^'ariantes qui permettent
d'expliquer ce qui, sans elle, aurait pu paraître obscur ou incompréhensible.
Son ensemble est renfermé dans une grande salle figurée par une longue corniche que soutiennent
deux colonnes à faisceau, près desquelles on a peint, en noir, deux vantaux de porte :
cette salie est le prétoire du tribunal d'Osiris, juge suprême de l'Amenti.
Le dieu, assis sur sou trône, coiffé du claft, tenant d'une main le fouet, et, de l'autre le pedum,
préside à la cérémonie. Sur un autel, chargé de victuailles et de fleurs, s'étalent les offrandes
du défunt : et derrière l'autel apparaît la grande directrice de l'enfer; le type du cerbère, la
gueule béante, accroupie sur un petit édicule. Plus loin s'élève une grande balance surmontée
d'un cynocéphale; dans l'un des plateaux on a placé le coeur du défunt ; dans l'autre, pour contrepoids
une image de la justice.
Les deux frères Anubis et Honus assistent au pèsement des bonnes et des mauvaises actions
du mort; Thoth, l'écrivain sacré, inscrit le résultat, ayant à ses côtés le sceptre d'Osiris surmonté
d'une petite hgure humaine. Le défunt, les bras élevés en suppliant et soutenu par la
justice représentée, sinon aveugle, du moins sans tête, attend au fond du prétoire la décision du
souverain juge. Au-dessus de la scène, on voit rangés sur deux lignes les quarante-deux assesseurs
d'Osiris auxquels le défunt rend hommage comme aux juges chargés d'apprécier chacun un péché
déterminé. Les têtes de ces assesseurs sont assez variées pour caractériser leurs fonctions.
Cette scène de Psychostasie est fréquemment aussi représentée dans les tombeaux, et ce
sont elles qui ont donné lieu aux fables rapportées par Diodore (I, 02) et accréditées sans
contrôle, du jugement des morts après leur décès par des juges rassemblés en présence du peuple
pour prononcer sur le sort du défunt.