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(iiiol(]iic objrl qui leur aviiil apparlcuii, lanlul une ai'iue, uu meuble, lanLùl, des
usleiisiles, uu bieu encore une idole d'alTecliou; jtuis, pour indiquer la place des
sépultures, ils élevaient, au-dessus, des lerlrcs l'actices, des Uiniuli, des pyramides;
nuiis ils ii'agirenl, de la sorle, que tout au commencemenl de leur existence nationale,
dans renlance de Fart,
A ces Fosses élémentaires succédèrent, bientôt, les couloirs liorizonlaux ou inclinés,
creusés dans le roc à une grande profondeur, qui aboutissaient à un puits carré
reurerinant soil une, soit iilusienrs chambres, suivant les besoins; et, lorsqu'une
sé])ullure était euticrement occupée, ou que la race était éteinte, on comblait le
puits, l'on fermait, à jamais, ce sanctuaire du culte domestique : ce genre de
sépulture ressemble, à s'y méprendre, aux mnicidi des Étrusques.
Citons encore la plupart des tombeaux de Sakkara^ ceux surtout dont la porte
est ornée d'un bandeau cylindrique, ou le tombean qu'il nous a été permis de voir
encore à Qasr-cssayard dont les couloirs sont bien exactement de la dimension suffisante
pour le passage de la momie : ces sépultures paraissent ap])artenir à une
époque certainement antérieure à la domination des Ilyksos; en effet, le style roide,
le relief plat, le fini précieux en môme temps que la coiffure, que la forme des
vêtements de la îuoniïe, indiquent assez leur haute antiquité et les premiers efforts
intelligents de Tart.
Enfin, en se civilisant, les Égyptiens reiiiplacèrenl les fossiïs et les cuniculi par
des cliainlires sé])ulcra]es proportionnées à ]'ini])ortance des familles, et creusées dans
le roc vif, mais sur les peules des montagnes : c'est à ce genre de tonil)eaux,
au(iue] s'appli([ue, réellement, le nom d'hvjtogées, qiui nous allons cousacrer, spécialement.
le cha])ilre (|ui suit; aussi bien en raison de t'intérôt. caj)ital (|ui s'attaclie aux
hypogées au point de vue de leur valeur artistique, (jue comme exjtlication des
moeurs et eoiitiirnes.
AI\CII1TECTURK.
IIY r 0 G E E s.
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Les nécropoles, c'est-à-dire les réunions de sépultures, conlenanl les hypogées,
offraient ordinairement, seules, des détails de sculpture architectonique; car toutes
les fois que les tombeaux étaient isolés, on se gardait bien de trahir, par la moindre
décoration extérieure, le mystère de l'ensevelissement.
On comprend aisément que les soins pieux, dont les Égyptiens entouraient la
demeure des morts, leur fissent cacher, pour des motifs de police facilement appréciables,
le réduit qui contenait la momie; le secret, du reste, en était précieusement
conservé dans la famille ; et l'on s'explique, dès lors, pourquoi certains tombeaux sont
décorés de stèles qui rappellent, minutieusement, les moindres particularités de la vie
du défunt, tandis qu'ils n'indiquent jamais remplacement où celui-ci repose.
En effet dans ce cas,lcs parents du mort avaient soin de toujours placer ces stèles
assez loin du puits qui renfermait le cadavre; aussi y rencontre-l-on quehiuefois des
fausses portes couvertes d'hiéroglyphes relatifs au défnnt; mais qu'on reconnaît.! avoir
été disposées, ainsi, comme un moyen plus habile, encore, à dissimuler l'entrée réelle
du lieu qui recelait le cercueil, et où l'on déposait, ordinairement, autour de la momie
couchée les vases balsamaires,-les ustensiles et les idoles.
On sait, d'après les témoignages des anciens auteurs, qu'une des croyances religieuses,
la plus enracinée, voulait que les ames n'abandonnassent les corps que si
L u x - c i avaient éprouvé une entière destruction : on n'évitait donc ce danger à une
âme qu'en préservant sa dépouille mortelle de toute atteinte; danger dont les conséquences,
en effet, étaient bien redoutables; caries rituels funéraires nous apprennent
que, dans ce cas d'une entière destruction du corps, l'àme était condamnée à venir
animer de nouveaux corps, en commençant par ceux des plus vils animaux, pour
s'élever, par degrés, jusqu'aux plus nobles, pendant l'espace de trois mille ans, au l.out
desquels il lui était, seulement, permis de revenir habiter un corps humain.
Il se présente, parfois, dans les hypogées, une autre singularité : on remarque,
dans certains d'entre eux, que le bloc qui devrait former la tète n'est pas môme toujours
dégrossi : le motif probable est celui-ci : ces hypogées, étant destinés à être mis en
vente, on laissait les blocs dans cet état d'imperfection afin que l'acquéreur pût en
faire terminer, à son gré. le visage, à la ressemblance de qui de droit-
La relation détaillée de nos investigations à la nécropole de Thèbes nous permettra
d'en faire un examen ap]U'ofondi.
On sait que la chaîne libyque, qui s'ét,end derrière les Mcmnonides des anciens rois,
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