350 N O T I C E S DESCRIPTIVES.
m ^ i f l ï ' ! ? " des écritures et de toutes les constructions
loyales. Les chargés iiuhtaires ne paraissent jamais.
Parmi les tombeaux découverts récemment, le plus remarquable est celni de Til, haut Ibncuonnaire
du sang royal qu, paraît avoir véc. sous la V dynastie. Son tombeau, sitné au nord du
Sérapéum est assez vaste, et parfaitement conservé. Il était bâti comme presque tous ceux de
la même époque, en calca.re de la montagne, revêtu à l'intérieur d'un calcaire blanc, tendre et
nn, sur lequel on a sculpté des bas-relefs très-délicats. On remarque à l'intérieur une salle ornée
de 12 pd,ers et une autre salle dorée au milieu de laquelle on voit un puits où était placé le
satcophage. A 1 extrémité de cette salle, un long couloir donne entrée dans deux pièces : la plus
S e ! ^ ' IJ^s-i-eliefs peints, d'un beau style et d'un fini
Les figures humaines pèchent par un peu de lourdeur dans la partie inférieure du corps
comme tontes cel es de cette époque. Les jambes sont trop courtes, mais les muscles en s L
as ez bien mdiqués quoique trop réguliers. Les tètes sont parfaitement faites et les mains généralement
mieux dessinées qu'à une époque postérieure. Les muscles des bras sont peu accentués
r r t ^ t T da"s les pieds profilés. Quelques
Î S i s des mouvements, surtout dans un petit tableau de
pêcheuis. Les femmes ne sont pas aussi bien rendues que les hommes : elles sont raides et
u s formes n ont nen de la rondeur et de la volupté qu'on remarque dans les représentations de
la \vlll ClJ nftStl6i
Les animaux sont d'une grande vérité, et l'on est toujours étonné de trouver, à une époque
aussi reculée, une telle imitation de la nature. 11 n'y a que les plantes que les artistes égyptiens
n ont jamais su rendre, et les essais qu'on voit ici ne dépassent pas la portée d'un enfant
P l u i m n.Tt"''® "" ^^ très-remarquables.
Plusieui. petit naos sont décorés de colonettes comme celles de Berché, ce qui fait remonter
leur invention beaucoup plus haut qu'on le croyait. Un des murs de la salle principale est oiÏÏ
d leux grands naos d un beau style, qui semblent attester que les pylônes ont dû être employés
et I appaieil assez réguliers : on y voit peu de parements inclinés et jamais de petites pièces
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v e n l Ï Ï i Ï ' T i fenêtre; mais on remarque fréquemment un système de
vent dation établi au moyen de lucarnes verticales taillées assez bas à hauteur d'h mme, et
SARCOPH AGES DE MEXKARE ET DE Aï. — IV« el xviij' chjrtasties.
cVÉg'i'pte^'"""'™" ^''•'"P'^'ees a varié suivant les différentes époques de l'histoire
f o i w d e T ^ ' " ® ? P'"'"'®'" rectangulaires, taillés en
t " e Dt m . r o ' " compartiments qui semblent une imitation de l'architectuie
pumuive. On en voit en bois et en pierre. Mais à partir de la xi» dvnastie, on les tailla
A R C H I T E C T U R E . 3!jl
comme une caisse de momie, c'est-à-dire en gaine dessinant plus ou moins largement la forme
humaine. Ils sont souvent ornés de scènes sculptées relatives à l'immortalité de lame. Ce genre
a prévalu jusqu'à la lin du règne des pharaons, sans exclure pourtant le naos rectangulaire
qu'on retrouve, çà et là, orné d'une autre façon que dans les temps primitifs, ni la forme de
cartouche royal adoptée pour la plupart des pharaons. Tous sont monolithes.
J'ai choisi parmi les divers sarcophages les deux modèles qui réunissaient le plus d'intérêt au
point de vue artistique.
Le sarcophage représenté en tête de cette planche provient de la troisième pyramide de
Gizeh et appartient au pharaon Menkaré ou Mycerinus de la i v dynastie. H est décoré de simples
moulures verticales coupées par d'autres horizontales dont l'arrangement produit un excellent
elfet. T)eux fleurs de lotus affrontées animent seules cette sévère ornementation. C'est la môme
qu'on retrouve sculptée dans la partie la plus retirée des anciens tombeaux, et toujours en
regard de l'orient, c'est-à-dire comme si toutes les prières s'adressaient au soleil levant.
Le second sarcophage, celui du bas de la planche, a contenu la momie du pharaon Aï, usurpateur
qui régna vers la fm de la xviir dynastie. Sa dépouille a été violemment arrachée de son
tombeau et les légendes royales martelées avec soin. Ce sarcophage, de granit rose, est d'une
élégance remarquable. 11 a été brisé, et cette fracture montre que ce superbe monolithe, de
de long surl'",/i6 de haut et de large, n'avait pas un décimètre d'épaisseur. Quatre
déesses ptérophores, Neith, Selk, Nepthys et probablement Isis, les quatre déesses mères qui
jouent un grand rôle dans la plupart de ces représentations mystiques, debout aux quatre
angles, les bras étendus, protègent de leurs longues ailes les quatre parois du sarcophage qui
sont couvertes de légendes hiéroglyphiques. Les deux façades portent le globe ailé symbolique;
la sculpture des figures est un haut relief et d'une exécution réellement superbe, et qui donne
une meilleure idée de l'art à cette époque que les peintures qui décorent le tombeau d'Âï.
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TOMBEAUX DE LA NÉCROPOLE DE MEMPHIS. — Cimetière de Sakkara. — V« dynastie.
Tombeau de Baasés^
Le plan en est simple et beau; six piliers monolithes, disposés par deux rangs, ornent la
principale salle. ^
Au fond trois petites pièces semblent avoir été consacrées au culte des morts : c est tout à lait
la disposition qu'on retrouve dans les petits temples de la vin^ dynastie, et si ce n'étaient les pemtures
qui décorent les murs, les légendes sculptées sur les piliers, l'architrave et les chambranles
des portes, on se croirait dans un petit temple de Thoutmès III.
La partie antérieure est ensevelie sous les décombres, et à demi détruite.
Les peintures sont encore en partie à l'état d'esquisse. On voit sur le portrait de Raases, dans
la partie de vêtement qui n'a pas été blanchie (ou dont la couleur o'est détachée) l'esquisse de
la figure tracée en rouge au moyen d'un roseau.
Même type, même genre de coiffare, mômes nudités, mêmes petites moustaches que dans le
tombeau de Tii qui doit remonter à peu près à cette époque et me paraît le chef-d'oeuvre de l'art
des premières dynasties.