t>Ü L ' A H T ÉGYPTIEN,
emblèmes qui conjurent les influences funestes; cultiver les champs sacrés où ses
bonnes actions, déposées comme une semence, vont symboliquement faire germer
pour elle la vie divine; et prêter l'oreille aux incantations d'isis.
Mais l'ànie ne se trouve pas seule pour subir l'ensemble de ces épreuves qui
constituent le rituel des morts; Osiris l'assiste dans ses pérégrinations, s'identilie
avec elle, et s'offre en expiation pour ses péchés : enfin, elle est encore soumise à
une épreuve plus importante, car en même temps qu'il guide l'anie et la rachète
du péclié, Osiris la juge. Voici la description de cette scène étrange telle qu on la
trouve représentée sur les monuments :
Osiris, dit M. Mariette, est assis sur sou tribunal. Devant lui est une table d'of-
(Vandes c^hargée des pains sacrés, d'un bouquet de fleurs de.lotus épanouies et de
toutes sortes de victuailles; derrière lui, monté sur un socle élevé, se présente le
monstre, moitié hippopotame, moitié chien, qu'on a surnommé « la grande directrice
de l'enfer », plus loin est dressée une grande balance : le coeur de la justiciable est
placé dans l'un des plateaux, tandis qu'on remarque dans l'autre une image de la
déesse Justice : Horus et Anubis assistent au pèsement des bonnes et des mauvaises
actions ; Tlioth enregistre le résultat : Ta-t-Ankh (c'est une défunte) elle-même est présente;
les chairs de son corps sont peintes en vert, sans doute en signe de son état
d'âme encore plongée dans les ténèbres : elle occupe le fond de la scène et attend la
décision de son juge, les bras levés dans la posture d'une suppliante.
Enfin n'oublions pas qu'à certains anniversaires, les familles venaient faire
des offrandes aux mânes des parents décédés.
Bas-1-eIief représentant la double image du Pliaraoïi Raidi bi-ûlanl de l'encens à Aten-I•(^ le Dieu du Solei
sous la forme d'un disque. — xviii* dynastie.
INTRODUCTlOiN HISTORIQUE. 27
M A T H É M A T I Q U E S : GÉOMÉTRIE, MESURES, NUMÉRATION, ASTRONOMIE,
C A L E N D R I E R , MUSIQUE.
W ATl iÉMATIQUES.
On comprend, sous l'acceptiou générique de mathématiques, l'ensemble des
sciences qui ont pour objet les nombres, les figures et les mouvements, et dont les lois
sont, en conséquence, la base de toutes les sciences exactes pures ou appliquées;
c'est-à-dire des plus hautes spéculations de l'esprit humain.
Les prêtres égyptiens, frappés de la certitude lumineuse qui caractérise chacune
des parties de cet ensemble, avaient, à l'origine de la civilisation, compris sous cette
dénomination unique, toutes les sciences sans exception; car on sail que le mot :
Matliésis, d'où dériva celui de mathématiques, est un terme qui veut dire : les sciences
ou, si l'on aime mieux, ce qui contient, renferme tous les princi{)es des connaissances
humaines.
Il est permis de supposer que leur conception des diverses parlies de cette base
scientifique fut successive ^ et que, de môme que les Pythagoriciens, (qui avaient
pieusement conservé la classification que leur illustre maître avait puisée dans ses
rapports avec ces prêtres, qui furent ses initiateurs) ils n'en reconnaissaient que quatre,
savoir : deux abstraites, la géométrie et l'arithmétique; et deux mixtes, l'astronomie
et la musique.
Ce furent, dit-on, les observations recueillies sur les sons, en même temps que
celles auxquelles donna lieu la vue des phénomènes célestes, qui les conduisirent
à teuier l'application des mathématiques pures à ces deux derniers objets, si dignes de
recherches et d'intérêt.
« Les mathémat iques, dit Aristote [Métaph., liv. I, c. i), sont nées en Egypte, parce
que, dans cette contrée, les prêtres jouissaient du privilège d'être détachés des affaires
de la vie, et avaient le loisir de s'adonner à l'étude. » C'était, aussi, l'opinion d'Hérodote
et de Biodore.
Les mathémat iques existèrent, donc, aussitôt que l'on eut un système de numération
et des méthodes d'arpentage, ou, mieux, que l'on fit quelques opérations
d'arithmétique et de géométrie; d'où l'on est conduit à penser que l'on peut être
sans inquiétude relativement aux destinées des sciences exactes; parce que leurs progrès
ne sauraient avoir d'autres limites que celles de Tintelligence humaine ou que
la durée des sociétés civilisées; et cela, au contraire de ce qui arrive si fréquemment