256 L'AUT ÉGYPTIEN
sorte de dais destiné à protéger des rayons du soleil la salle intérieure, qui
était analogue au maudara ou salamlik des Orientaux. Ou y recevait des visites
et on y traitait les affaires. La vie publique était alors, conimc elle est encore aujourd'hui
en Egypte, entièrement séparée de la vie de famille. Un grand propylon,
(lanqué de deux autres pins petits, conduisait de cette première cour à une autre
courj plus grande, ornée d'avenues de sycomores, de dattiers et de doums, et
munie d'une porte de derrière qui donnait sur les jardins et les champs. Les
appartemeuls de la famille et les salles de service, en plus ou moins grand nombre,
étaient régulièrement distribués sur les deux côtés des cours. Tous ces bâtiments
étaient décorés avec une magnificence dont les palais et les tombeaux
donnent encore une idée. Mais ces villas étaient surtout remarquables par les
belles plantations de leurs jardins, leurs bosquets de henné, de grenadiers, leurs
berceaux de vigne, leurs pièces d'eau émaillées de lotus et leurs kiosques splendides.
En un mot, tout ce que nous savons sur les habitations des anciens Égyptiens
prouve qu'ils avaient atteint, dès le quinzième siècle avant notre ère, une civilisation
très-avancée. »
LIVRE QUATRIÈME
SCULPTURE
Sculpture eu général. - Cas-reMefs, Glyptique, Toreutique. - Statuaire, AltUudes .les statu^,
eu bois. Statues de diverses autres uiatières. Figurines, Place des statues dans les ed.ftces. - llo.unic.
SCULPTURE EN GÉNÉRAL.
La sculpture égyplienue, considérée dans son appropriation, soit comme embellissement
de rarchitecturc, c'est-à-dire sous l'aspect qu'elle vient ajouter au caractère
grandiose des constructions gigantesques dues à une civilisation qui n'a pas eu
de rivale, soit comme art pur, remonte, on n'eu saurait douter, à une époque plus
reculée que tous les autres vestiges des civilisations antiques, et est antérieure, sur
les bords du Nil môme, à tous les monuments les plus anciens de la langue écrite.
C'est donc en vain qu'on essayera de laisser supposer qu'à ces époques, si
longtemps réputées labulenses, cette manilestation du génie humain n'a d'autre
prestige que celui de la forme; et cela, parce qu'elle ne posséderait pas, par elle-même,
toutes les conditions essentielles qui constituent incontestablement, au point de vue de
la beauté réelle, l'existence d'un art : il n'en sera pas moins toujours vrai que,
même alors, dans son état d'cnfance et sous son apparence monstrueuse, elle a parle
à l'imagination de l'homme, elle a ému son âme et captivé sa pensée.
Disons plus; ses vestiges, ses débris ont conservé tout leur pouvoir; ils parlent
encore à notre imagination, ils nous émeuvent et nous captivent toujours! En outre,
nous ne saurions oublier, pour ce qui nous regarde, que les ouvrages en bosse,
retrouvés dans les sables de l'antique Égypte, forment, pour tout esprit perspicace,
le premier anneau de la chaîne historique de la famille humaine.
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