8 i L'ART ÉGYPTIEN.
bien d'un collège do prêtres qui aurail clé iustiluc à Alexandrie, mais tout porte à
croire qu'il y a eu conlusiou de sa part avec l'un des quatre précédenniienf, cités;
car il n'eu est lait, mention nulle part.
Ces qualrc collèges do pvèlres de rÉgypic „'o„t pas toujours été d'accord sur
tous les points d'histoire, ,1e physique et d'astrouomie ; car ils étaieut libres à cet
égard d avoir des opiuious dilTéreules : ceci explique les contradictions qui ont
ete signalées par un grand nombre d'auteurs. Diodoro de Sicile donne à penser que
1 o rdr e sacerdotal avait l'inspection sur les finances. L'administralion de la justice
leur était conliée, et à leur installation ils juraient de ne pas obéir au roi, en cas
qu il leur ordonnât de porter une sentence injuste. Ils étaient inamovibles et leur
dignité était héréditaire : C'était le fils aîné qui succédait toujours à son père
Enlin, suivant un ancien usage, le grand prêtre devait prononcer publiquement
un discours, lorsqu'on portait le corps dn roi au tombeau, après un deuil de
soixante-dix jours.
Quant à la caste militaire, elle n'a pu exister (sous la forme que lui accordent
les historiens) que dans le cas où le royaume d'Egypte n'aurait formé qu'une seule
nionarchie. En présence d'affirmalions que l'étude des inscriptions hiéroglyphiques
n a pas encore permis de contester d'une manière absolue (par exemple celles qui
ont ait supposer quatre monarchies contemporaines se partageant, avant Sésostris
e sol égyptien), nous nous en tiendrons à la tradition cfaprès laquelle les guerriers
ormaient une sorte de noblesse militaire à laquelle le tiers des terres, cultivées par
des colons qui lui devaient le cinquième des produits, appartenait hérédilairement
Il ne leur était permis d'étudier, ni d'exercer d'autre métier que celui de la
guerre; ils se livraient, môme durant la paix, à la pratique constante de toutes les
parties de 1 art militaire, de façon à se trouver toujours prêts au moment du danger
Leur nombre, qui a dù varier, puisque leurs enlants mâles étaient tous .uerriers
comme eux, est porté par divers historiens à denx cent cinquante mille individi.
en état de porter les armes.
Suivant Diodore de Sicile, Sésostris donna à ses gens de guerre les meilleures
lerres de 1 Egypte, afin qu'ayant des revenus sufJisants et ne manquant de rien
Jls s occupassent uniquement de leur prolession. Sésostris aurait également .livisé
I t g y p l e en trente-six gouvernements militaires qui furent appelés nomes.
Lordre militaire, lorsqu'une lamille régnante s'éteignait, avait, comme l'ordre
sacerdotal, voix active et passive pour participer à l'éleclion d'une nouvelle dvuastieseu
ement, comme le nombre des soldats était beaucoup plus grand que cJlui de^
pretres, les sulH-ages de ceux-ci étaient répartis inégalement : celui des prophètes
INTP.ODIjGTlON lliSTOIUQUE. 85
valait cent sulTrages militaires, et ainsi de suite en diminuant, de manière (|ue le
suflrage de trois pretres put contre-balancer celui de cent trente soldats.
C'était nn des privilèges de l'ordre militaire, loi'scjne le ti'ôue se trouvait vacant,
(pie les candidats sortissent de son sein; mais ajji'cs l'élection le nouvean souverain
passait dès l'instant de son inaugnration dans la classe sacerdotale; en outre,
en parvenant au trône, il ne transmettait jamais à sa tlynastie le nom de sa l'amille.
mais celui de la ville où il était né.
An temps de Psammétik (GG4 ans avant Jèsns-Clirist), ce prince, le premier
d'une dynastie saïte, la vingt-sixième de Manétlion, ayant mécontenté l'armée nationale
par sou goût pour les mercenaires ioniens-grecs et cariens-sémites, une grande
émigralion militaire eut lien vers l'Ethiopie, et cent quarante mille soldats, abandonnant
lemincs et enfants, s'enlbncèrent dans le Snd pour ne plus en revenir.
C'est de là que date l'ère brillante de l'Étbioiiie. Nous croyojis que le titre de
prince de Konscli ne parut jilus sur les monuments égyptiens, après celte époque
qui l'ut probablement celle de l'indépendance de l'Élliiopie : En elTet une telle population
aguerrie, venant s'ajouter à celle que ce pays possédait déjà, avait bientôt ])u
déterminer dans rensernble du mouvement général une activité }iroi)re à la relever
de l'indolence naturelle à la race noire : n'oublions ]ias que ^rÉlhioi»ie n'eut jamais
une civilisation originale ; que ce fui seulement une copie où rélémenl noir dominait.
Elle produisit nombre d'imitalions médiocres de ce qu'elle voyait en Egypte;
mais jamais une création originale.
Après ce schisme militaire, qui porta un coup mortel à la monarchie [)haraonique,
il y a lieu de penser que la milice héréditaire d'Egypte ne combattit plus
jamais sous les i)haraons. Les auteurs du temjjs ioiW monter à plus de deux cent
mille hommes le nombre des guerriers égyi»tie)is qui se retirèrent en Éthio])ie avec
leurs familles : d'où Ton peut conclure ([ue toute la caste des guerriers abandonna
alors rÉgypte, au mé[)ris de l'ancienne maxime de celte contrée, en vertu de
laquelle ses habitants n'en sortaient jamais pour aller s'établir ailleurs. On dit ([ue
les guerriers se considérèrent comme déshonorés, de ce ([ue ce pharaon avail violé,
d'abord les lois, ensuite les usages.
KliSUME.
Nous avons voulu, par cette introduction hislori([ue, faire loucher, pour ainsi
dire, du doigt le liant degré de civilisation matérielle auquel était i)arvenue l'ancienne
Égypte, avant rinstant fatal où rénervement produit \K\r une prospérité sans
-m