m I / A R T ÉGYPTIEN.
bague ou en cachct. Telle est Turigine de la forme ovale des jjierres gravées, et
c'est pour cela i\\ion les appelle souvent scarabées, quoiqu'on u'y voie iilus la
ligure de cet insecte : cependant nous croyons que les Égyptiens ont employé la l'orme
carrée, le parallélipii)ède, autant que la forme ovale.
Les pierres egyjitienues i)ortent des légendes Iiiéroglypliiqiies ou des prières,
des représeulalions symboliques, ou bien encore des images des divinités ou des.
pharaons.
Les ligures symboliques les plus généralement usitées sont : la croix ansée, le
nilomètre, le lotus, le papyrus, le scarabée, Turcus, ré})ervier, l'ibis, le vautour,
le chacal, le cynocéiihalc, le crocodile, etc. Auguste avait pour cachet une pierre
égyiitienne portant un sphinx, symbole de la royauté.
Parmi les divinités, ou remarque Isis, Osiris, llorus, Anubis, Ilarjiocrate,
Anion, etc., isolés, accouplés ou réunis jjar triade, portant différeiits attributs, tels
que le sistre, la citule, le fouet, le crochet, etc.
Quant aux pharaons, la plupart ont été représentés assis sur un trône, ou debout
tenant les emblèmes de la royauté, ou enfin, brandissant d'une main la liarpé et
de l'autre saisissant par les cheveux un groupe de prisonniers prosternés.
Quelques antiquaires ont prétendu que les anciens Égyptiens n'avaient jamais
gravé de camées. Il est vrai que les camées égyptiens sont très-rares et qu'on n'en
connaît i)as d'un très-ancien style. Cependant on jieut regarder comme de véritables
camées la ])artic supérieure des scarabées qui est en relief et souvent gra
vée avec une délicatesse incroyable. Plusieurs pierres égyptiennes portent aussi des
re])résentations en relief dans le creux, genre de gravure qui est tout à la fois
une intaille et un camée.
Winckelmann, Natter et Millin ont décrit les plus belles pierres égyptiennes
connues; mais la jilupart de leurs deserijitions sont erronées, vu leur ignorance
de la langue, du symbolisme et du panthéon égyptiens.
On sait que les Égyptiens excellèrent, également, à travailler la terre cuite, au
moyen de laquelle, tantôt sous forme de vases, tantôt sous forme de jietites figures
des divinités, ils la revêtaient d'un émail colorié, bleu ou vert : ces liroductions
la plupart ébauchées avec beaucouj) de vigueur, étaient fabriquées i)ar milliers
C'est, à ce fait, sans doute, qu'il faut attribuer cette singularité que les scanihées
se rencontrent plus souvent, i)arnii les ruines, en terre cuite, qu'en toute autre
matière; et cela quoique l'apjilication de la (jhjptujue aux jiierres dures telles (pie:
améthyste, jaspe, agate, cornaline, lapis-laziili, aussi bien qu'aux autres pierres précieuses,
ait été également très-répanduei
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SCULPTURE. 251
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Les Grecs, ayant désigné, d'abord, par cette expression, l'art de graver le
bois en relief, puis, par extension, l'art de travailler au ciseau, et morne l'art de
modeler, force nous est, pour être compris, d'employer ce mot, à notre tour, en
abordant la description des différents ouvrages exécutés, par les artistes égyptiens,
à l'aide d'instruments [loiutus; tant en l)ois qu'en métal.
Les ouvrages d'art en métal ne paraissent pas avoir jamais acquis les proportions
ordinaires des autres oeuvres artistiques; du moins aucuns spécimens de quelque
importance ne sont arrivés jus(iu'à nous : leurs plus grandes statuettes de bronze
ne dépassent pas un mètre de hauteur : iinant aux ouvrages exécutés sur bois,
en raison de l'intérêt historique qui s'y rattache, nous renvoyons au chapitre qui
traite des statues iconiques en bois.
Le talent des artistes égyptiens, dès la plus haute antiquité, s'exerça, surtout,
sur les reproductions de toutes espèces d'animaux : nous nous bornerons à citer en
exemple, les chats de bronze dont la partie supérieure est d'une vérité étonnante;
mais en faisant remarquer que, si le ventre et la partie inférieure étaient presque
toujours trapus, il ne faut pas cependant oublier que ces figurines étaient creuses ;
parce qu'elles étaient destinées à contenir les ossements ou la momie de l'animal
dont elles offrent l'image.
Diodore s'étend assez longuement sur leurs travaux en ivoire; on sait qu'à
l'époque de Thontmès 111 l'ivoire était importé, par quantités considérables, au
moyen de barques chargées de ce produit, en même temps de bois d'ébène, soit
en \léfenses naturelles, soit travaillé en coupe, par les Rotlien-nou : Hérodote parle,
également, de merveilleux ouvrages exécutés au moyen de l'or; les légendes hiérooTyphiques,
aujourd'hui déchiffrées, ne permettent-plus de douter de la véracité
de leur récit; car, dans les mentions qu'elles offrent à notre curiosité, il est, constamment,
question d'offrandes en matière d'or et d'argent, qui démontrent suffisamment
l'existence d'oeuvres d'art exécutées, par les artistes nationaux, en ces sortes
de matière.
L'expression de Toreutiquc doit donc s'appliquer à la fois aux ouvrages sculptés sur
bois, sur ivoire et sur toutes sortes de métaux; qu'ils soient, même, vases ou bijoux.
On trouve souvent dans les collections formées en Égypte, de petites figures
en bronze de divinités et d'animaux travaillées avec beaucoup de netteté et de fermeté.
La figure emldémalique d'IIorus, qui, debout sur des crocodiles, presse dans