r.o L ' A R T ÉGYPTIEN.
ôLô ciniiloyée cependanl sans iiit,eiTLi]iliou ; el Maltomel. la trouva eu usage chez les
Arabes : c'esl à ce fait qu'ou doit qu'elle est restée celle de tous les |)eu})les nudioinétaus.
J . a seconde juanière de se servir de l'année lunaire c'est d'en taire une année
hmi-solaire : pour ce l'aire, on intercale (après un an, deux ans, trois ans ou plus) le
nojnbre de jours nécessaire pour iiicllre d'accord le cours des deux autres. C'est ce (lui
eut lieu aussi chez les Grecs qui ajoutaient trois mois tous les huit ans, de telle sorte
(|ue, après huit années, l'année athénienne se trouvât eu rapport avec Tannec solaire.
Enfin l'on lit usage de rannée solaire de 565 jours et 0 heures; année qui se
trouva être plus longue de 11 jours et G h eur e s que l'année lunaire qui n'en contient
,jue 004 = 29 [ r l x l ' l ou 5 9 x 6 : il y eut donc, dès lors, deux années en discordance,
parce que cette dernière devint l'année scientiiique.
11 V a également deux manières de se servir de l'année solaire de o65 jours; on
peut la laisser courir, sans la mettre d'accord avec l'année vraie. On a alors une
année solaire vague, qui bientôt n'est plus en harmonie avec les mouvements certains
du soleil, et il laut ajouter Tin jour tous les quatre ans, de manière que sur quatre
années consécutives il y en. a une de 566 jours : quant à la seconde sorte d'année
solaire, c'est l'année solaire ilxe, c'est-à-dire de 5G5 jours 1/4.
Les Égyptiens eurent donc un calendrier mixte, c'est-à-dire une année civile
vague, devant correspondre à une année religieuse lixe de 565 jours 1/4 : à ce sujet
Geminus parle seulement de l'année vague de 565 jours, qui roulait dans le cercle
de l'année naturelle, et le scoliaste de Germanicus dit que les Égyptiens ne tenaient
pas compte du quart excédant afin que leurs jours de fêtes tombassent successivement
à tous les joiirs de l'année.
On sait que Jules César, après avoir séjourné à Alexandrie, s'aperçut qu'il y avait
moyen d'introduire une réforme dans le calendrier ronuiin, et qu'il ajouta un jour
tous les quatre ans, ce (jui ne fit ])ourlant disparaître qu'une partie de l'erreur.
Bailly jirétend que Sosigène ne lit point usage, daiis cette réforme, de la conluiissance
qu'il avait de l'année tro])i(iue exacte, dans la crainte d'une comjtlication
trop grande : Bailly se trompe; vingt ans avant J.-C., il y avait eu une réforme
à cet égard, à Alexandrie : le jjremier Tholh élant tombé le 29 août, on le nunntint
où il était précédemment, et ou ajouta un 566' jour; seulement on ne lui donna
pas la place qu'il avait dans le calendrier julien. La vérité est i\uG César avail
trouvé de grands obstacles dans Ja mauvaise volonté des ]iontifes : cependant son
jour intercalaire fut mis a])rès le 24 février; de sorte (pie, dans les années de 566 jours,
le 25 février était compté sous cette dénomination : biHaexlo die ante calendas Martii;
de là le nom d'années b^ssex^ile^^ qui leur fut donné.
IiNTUODUCTION IIISTOiilQUf:. 37
Ce que fon n'a pas assez rcmaniué, et ce qui méritait pourtant bien de l'être,
c'est que la difliculté de la réforme julienne n'a jtas consisté seulement à ajouler
nu jour tous les ([uatre ans (il n'y avait pas besoin d'être Jules César ou Sosigèiu'
pour cela; d'autant i)lus (tue les Romains avaient sous les yeux l'exemitle des Égyplicns).
La vraie dilïicuUé, pour Jules César, de faire admettre l'année couiuie en
Égyplc, c'était de l'introduire, dans un caleiulrier lout fait, de manière à ne jias
intervertir l'ordre des fêtes romaines, et à respecter l'économie du calendrier de
Nu ma.
Aussi l'admiration que les historiens ont montrée pour la réforme de Jules César
tient-elle à ces difficultés vaincues; et non pas, comme on l'a pensé, à ce que Jules
César aurait le ]u'cmier fait, au calendrier romain, l'apiilication de la mesure exacte
de l'année solaire, trouvée récemment en Égyjtte.
Il serait donc faux de conclure de la manière laudative avec laquelle on a parlé
de la réforme julienne que les Égyptiens n'avaient pas d'année fixe. Ce fait nous
a mis dans l'obligation de rappeler que l'aunée julienne est bien l'année fixe des
Égyptiens empruntée par Jules César, ainsi qu'on peut et qu'on doit le conclure des
lémoignages de Dion Cassius, Macrobe et Appien. Seulement Jules César, eu sa
qualité de grand pontife, ne pouvait pas sembler emprunter un mode d'intercalation
usité en Égyple, car il lui fallait bien respecter des arrangements (pie consacrait
le culte public.
Dans la plus haute antiquité on n'a jamais connu de chiffre [Ans exact (|uc
celui de 565 jours 1/4 pour la durée de l'année, quantité qui avait été connue de
très-bonne heure, et que les Égyptiens n'ignoraient pas, puisque leur calendrier
le suppose évidemmeut : Cependant, eurent-ils connaissance de la véritable année
tropique de 565 jours 5 heures 48' 49" 7/10? On l'a prétendu sans raison, puisqu'on ne
peut invoquer aucun témoignage histori([ue à l'appui de ce fait. Strabon i)arlant de
l'année égyptienne dit que Hermès Trisnu'giste i)assait pour avoir trouvé le nombre
565 jours i/4 (pi'elle renferme; cela prouve seulement que ce nombre était connu
lorl anciennenient : toutes les fois en effet que l'auteur d'une invention était
inconnu, on en faisait honneur à Hermès Trismégiste. Diodore fiarle bien aussi de
cette année de 565 jours 6 heures, mais il ne dit rien d'où l'on puisse inférer que
les Égyptiens connussent une année plus exacte.
C est seulement sous Auguste, trente ans avant J.-C., (pte les Égy|)tiens couseritirciit
à renijilacer leur année vague par une année lixe. 11 est nécessaire d'observer
qu il est Irès-iu'obable (pie depuis iongtemps cette iutercalatiou était employée dans
le calendrier religieux à l'usage des prêtres : Strabon et Diodore le disent formel