I/ART ÉGYPTIEN. AllClllTECTUHE. 235
jirise ]>ar le sacerdoce, de s'isoler dans des retraites souterraines, qu'est venu, plus
tard, dans les contrées où furent transportées les praiiques religieuses égyptiennes,
l'usage de les célébrer, également, dans des grottes ou des souterrains.
Cependant, malgré le ]icnchant qui les attirait vers les colossales constructions, ou
l'emploi des monolilbes, les Égyptiens ne modifièrent jamais, par caprice, les règles
adoptées, dès l'origine, par les premiers législateurs de l'art architectural ; on peut s'en
convaincre, facilement, par l'examen des obélisques, qui se ressemblent tellement tous,
que, lorsqu'ils n'ont pas d'inscriptions, il est presque impossible d'établir nue différence
tràge entre les uns et les autres; aussi croyons-nous devoir nous inscrire en faux
contre la dénomination d'obélisques qu'on a cru pouvoir appliquer à ces hautes tours
ol)longues, qui s'étendaient, sur une longue file, devant la façade du grand temple
d'Axum, en Âhyssinie; et dont faisaient partie les deux spécimens que nous reproduisons
plus haul, (on croit que ce temple fui érigé sous la domination desPt.olémées) : quelle
que soit l'époque de leur édificalion, il est impossible d'y reconnaître aucun des
caractères fondamentaux de ce genre de monolithes. En présence, donc, d'une persistance
semblable à reproduire les mêmes modèles, on serait porté à croire que les
ÉgTpliens durent, parfois, se lasser d'élever des monuments si semblables : il n'en
fut rien; les derniers pharaons en faisaient tailler d'aussi nombreux, et avec autant
d'arileur que leurs plus anciens prédécesseurs. Âmasis et Neclanèbe II ne se lassèrent pas
d'en ériger, et de loul semblables à ceux qu'on faisait tailler plusieurs siècles avant eux.
De ce qui précède nous déduirons une conséquence logique; c'est que les seules
constructions qu'on puisse, de droit, qualifier d'Égyptiennes, sont celles qui furent
édifiées en conformité des règles hiératiques qui, on n'en peut plus douter aujourd'hui,
s'appliquaient aussi bien'aux ornementations accessoires qu'au plan général et aux parties
principales des édifices; et que les oeuvres, auxquelles nous reconnaissons que cette
marque indélébile fait défaut, n'obtinrent jamais ni la sanction sacerdotale, ni l'approbation
populaire; toutefois, cette conséquence irréfutable n'implique ])as qu'il ait
été défendu de perfectionner l'exécution artistique, soit de l'ensemble, soit des détails
du travail architectural, par un faire plus'achevé, ou plus léché, si l'on aime
mieux; loin de là, il est démontré par une foule d'exemples qu'il fut toujours permis
de modifier les dimensions, mais jamais les proportions.
Ce})endant Ton est bien forcé de reconnaître que l'architecture Égyptienne atteignit
son apogée à l'époque de Ramsès-le-Grand ; car on ne voit rien, sous ses successeurs,
qui indique un progrès dans cet art, tandis que rins])ection de tous les
Bamesséion, élevés ou creusés par ce conquérant, prouve, péremptoirement, que
sous son règne, aucune des particularités de cette arcliitecture n'était ignorée;
le Ramesseum de Thèbes et le spéos d'Âbochek, entre autres, l'un d'un style si élégant,
l'autre d'une majesté si sévère, sont,
l'art architectural de l'antique Egypte.
Après Ramsès-le-Grand, même sous les
Ptolémées, les Égyptiens adoptèrent, pour
les nouveaux temples, le môme plan que
leurs prédécesseurs, mais en le modifiant,
le plus souvent, quant à l'immensité
de l'étendue : il en fut de même
sous les Romains (comme nous le verrons
dans la partie de notre travail, qui comà
n'en pas douter, les chefs-d'oeuvre de
Scarabée sacré.
mencera à la domination romaine pour
s'arrêter à la conquête de l'Égypte par
les Arabes) : le seul changement qu'on
constate, l'absence des salles hypostyles,
qu'on paraît avoir réservées alors
])Our les palais, ou n'avoir plus ménagées
dans les temples, provient sans doute
de ce fait, que la nation cgyplienne
Jenel.cl.^1.
n'ayant plus de réunions nationales, de
Décorations accessoires copiées sur un bas-relief de Karnac-
panegyrics, il ne fut plus nécessaire de
prali(iucr, dans ces édiliccs, de salles assez vastes pour y rassembler tous les délégués
des Nomes.
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