Ii«> L ' A R T ÉGYPTIEN.
(juc sa lèle au rire presque beslial, ses yeux saillants, son nez camard et sa bouche li[H
[tuc font penser au dieu Cornus des Grecs; son front dé[)riiiié et sa barbe qu'on dessine
loujours épaisse,.le plus souvent disposée eu plusieurs rangées de boucles arlilicielles,
rappellent à l'esprit les statues assyriennes.
On a longtemps supposé que celte ligure était la représentation du génie du mal,
de Ty|)lion ; et c'est en raison de cette opinion, qu'on a cru pouvoir désiguer la class(!
des édifices sacrés (prelle ornait parle nom de Typhonium : Il est évident, aujourd'hui,
(|ue l'application des caractères malfaisaïUs de Typhon à cette jfigure fanlastique ne
supporte pas, un seul instant, l'examen.
La seconde ligure, (jui nous [larail, d'après l'examen de la tête et de la coiffure.
représenter le même grotesque, occupé à jouer d'un instrument de niusi(pie et à chanter,
ju-ouve que l'artiste a voulu, en lui donnant des membres plus distingués, signaler un
antre ridicule, tout différent, de l'être humain : Ne devons-nous pas, dès lors, y voir,
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loulsimiilcHicnl, un masque de convention artisti(iuc, dans le genre de noire I'OLICMINELLE,
dont nous aurions sous les yeux deux applications distinctes.
Le papyrus de ïnri n contient, aussi, une longue priapée; où le savant Lanci a pivlendu
trouver une représentation mystique des douze Baais de la Bible; mais le sens
indiqué, par les quelques mots tracés sur ces scènes ityplialliqucs, ne permet plus de
donter (ju'il s'agisse d'autre chose que de pornographies exagérées, qui rapiiclleraienl
les membra asinorum des Égyptiens, dont parle le lirophète Ézéelnel.
CONCLUSION.
L'idée du beau est un instinct de l'esprit, qui (en comparant les êtres imparlaits;
nuùs en faisant abstraction des défauts de chacun d'eux, pour n'en voir que les
belles proportions) s'élève à la connaissance d'une perfection absolue ; c'est dans sa
conscience, au sein de laquelle réside l'idée du beau, que l'artiste puise le sentimenl
dn lien qui doit unir les diverses parties d'une oeuvre, et en constituer l'harmonie.
Quand l'effort de l'artiste, arrivé déjà à une telle hauteur, lui permet encore
,1c la franchir, il touche alors au sublime, qui est en deliors de nous et au-dessus
de nous; mais il n'y atteint que par un bond gigantesque, et connue poussé par
une force surnaturelle.
Le trait, auquel on reconnaît le sublime, c'est qu'il peut cire traduit cl
compris par tous dans sa divine simplicité; qu'il s'empare aussi bien du sauvage
que de l'homme civilisé; en un mol, c'est l'infini entrevu tout à coup, sans voile;
et qu'il n'est permis à nos regards d'entrevoir qu'un seul instant, plus rapide que
l'éclair.
Cei.eudanl, s'il arrive au sublime de fixer, un moment, sa demeure au milieu de
nous, ce n'est qu'enveloppé dans une forme sensible et qui charme; cl qui a pour
n o m ' l a beauté : c'est là ce qui fait que les arts du dessin ne peuvent atteindre an
sublime qu'en vertu d'un effort gigantesque de la pensée.
Et si les arts en Egypte ne tendirent pas à celle perfection, c'est qu'Us ne
paraissenl pas avoir eu pour but spécial la rcpréscntalion des belles formes de la
nature; ,iu'ils ne visaient, évidemment, qu'à l'expression d'un certain ordre d'idées,
c l voulaient scnlcmcnt perpétuer, non le souvenir des formes, mais celui même
des personnes el des choses.
Aussi en Egypte l'écrilure, le dessin, l'architecture, la sculpture, la peinture
marchèreiil-ils, constaniment, de front vers un môme but; el si l'on ne considère
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