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260 L W R T ÉGYPTIEN.
S C U L P T U R E . t^r.i
s u r les genoux, ou bien encore tenues en travers de la poitrine; quand elle représ
e n l a i l nue personne agenouillée, elle su])porlait un petit naos ou une stèle;
( | u a n d c'était une ligure accroupie, iin emblème particulier, un rouleau de pap
y r u s en était l'accompagnement exigé. C'est donc bien certainement, à notre avis,
cc caractère automatique, prescrit pour les dilTérentes sortes de représentations
ligurées , (jui prévint tout perfectionnement dans la statuaire : aussi serait-ce avec
raison iju'on pourrait prétendre que c'est à bon droit que le terme « s tatue » sert
à désigner des rei)réscntalions de personnes, sans aucune action ni mouyement
i u d i ( i u é , dont les membres sont une image de la rigidité et de lu vie absente.
Ce sont les statues de l'ancien empire qui of f rent le moins de variété dans la pose ;
e l l e s sont tantôt assises, ou les j amb e s croisées à l'orientale, tantôt accroupies ou agen
o u i l l é e s des deux genoux, ou bien une j ambe repliée sous la cuisse et l'autre relevée
à la hauteur du genou ; elles sont encore, enfin, debout les pieds joints ou avançant
u n e jambe en avant de l'autre comme dans la marche. Dans le nouvel empire, il y
avait, en plus, des statues debout en cariatide et des groupes de plusieurs figures.
La statuaire y étant constamment liée à rarchi tecture, n'a jamais d'allure rapide
ou tl'actiou véhémente; elle présente une grande régularité dans les formes, qui
sont géométriques plutôt qu'organiques; en un mot, elle a toujours quelque chose
de monumental.
Les statues debout avaient une masse de matière réservée entre les jambes
pour sui)porter la figure; les bras n'étaient pas détachés et pendaient sur les
côtes, ou se croisaient sur la poitrine. Une plinthe unie, ou ressemblant à un
o b é l i s q u e , était souvent réservée derrière et couverte d'une inscription hiéroglyp
h i q u e . Les statuettes eu bois ou en bronze avaient seules les l)ras et les jambes
d é t a c h é s . Les cheveux étaient disposés en masses régulières ou en tresses tombant
v e r t i c a l e m e n t du sommet de la tète. I.a barbe, au lieu d'être répartie sur les deux
j o u e s , pendait au menton, en forme de barbiche carrée : celle qu'on voit aux Dieux
é t a i t tressée et arrondie à l'extrémité; toutes deux étaient ]iostiches et retenues ]iar
uii ruban qui est souvent sculpté sur les joues.
Dans raucien comme dans le nouvel empire, les statues ne représentenl
( l u ' u n e seule race, un seul peuple : la race, le peuple par excellence, c'est-à-dire
c e l u i de l'Égypte. On sait, cependant, qu'après l'expulsion des Ilyksos, les Egyptiens
e n t r è r e n t en Asie, ce qui leur fit connaître d'autres familles humaines; (pie dès
l o r s ils s'efforcèrent de les reproduire exactement : mais seulement dans leurs
b a s - r e l i e f s et leurs ])eintures. En outre, par leurs victoires au sud, ils furent mis
aussi en rapi)ort avec la race nègre; i)uisqu'uu de leurs ])haraons avait même
épousé une femme noire : c'est cette reproduction des formes nouvelles et des
races différentes qui conduisit peu à peu les sculpteurs égyptiens à aborder rélndc
plus ou moins approfondie des traits caractéristiques individuels; grâce à UuiueUe
ils arrivèrent à saisir et à rendre des ressemblances de famille, et même à reprod
u i r e des portraits : mais ceux-ci, quoique connus très-auciennement, ne devinrent
Iticn en usage que sous la xvnr dynastie.
11 n'est pas inutile de rappeler que des traits conventionnels étaient assignés
aux différentes divinités tiui étaient souvent représentées à l'image du pharaon
r é g n a n t : on sait également que les statues présentent toutes une attitude simple et
sévère parce qu'elles étaient destinées à décorer la façade ou les propylées d'un
t e m p l e ou d'un palais. Elles étaient avant tout archi tecturales et leurs poses devaient
ê t r e droites et régulières pour se mettre en harmonie avec les niasses de rédificc.
Le sculpteur égyptien copia donc la nature sans la modifier, comme les Grecs,
par un type idéal; ce n'est que lorsqu'il fut contraint, |)ar les idées religieuses, d'unir
les diverses têtes d'animaux à des corps humains, qu'il fut amené à se créer un
a r t conventionnel dont il s'écarta rarement. Cependant si les corps sont en général
d ' u n e exécution faible et négligée, les têtes humaines sont souvent d'un style grandiose,
pleines d'expression et de vérité, où l'on ne remarque aucun des caractères de
la race éthiopienne : elles ne présentent pas non plus ce wage mal contourné^
cette face presque chinoise que Winkelnian s'était trop empressé de considérer comme
le caractère distinctif des véritables statues égyptiennes.
C'est que bien au contraire la tête était tout pour l'artiste égyptien ; le cor[is
n ' é t a i t qu'une partie accessoire, dont il s'occupai t peu : aussi , lorsque l'on considère
s é p a r é m e n t les tètes des diverses statues, on est frai)pé, malgré soi, de l'extrême
v a r i é t é des physionomies et des différences qu'elles présentent. Elles n'étaient pas
s u j e t t e s à ce type conventionnel d'après le([uel les sculpteurs égyptiens avaient cout
u m e de modeler tous leurs ouvrages, comme on l'a trôp répété- Les tôles port
e n t , presque toutes, les traits caractéristiques de la race égyptienne, et l'on y
r e c o n i i a i t bien différents airs de famille, qui en font comme les portraits de différ
e n t s individus.
S T A T U E S IGONIOUICS EN BOIS, STATUES DE D IVERSES AUTRES ^lATIÈRES.
11 est hors de doute que, dès les premiers temps, pour répondre aux exigences
lie toutes les classes du jieuple égyptien, tant en ce qui concerne le nombre iu-
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