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m L'AUT ÉGYPTIEN.
s'eiifouissanl sous (erre dans la saison rij^oiireuse, tanlôl, comme ceux d'un ciel
plus clément, suspendant leur demeure à des branches ou balançant leur hamac
sous le feuillage : quand ils ne se conlenteni pas, quelquelbis, d'un simple ajoupa
de feuilles qui suffira à les défendre contre l'ardeur du soleil, un toit de roseaux
ou le creux d'un rocher, à la saison des pluies, leur tient lien d'asile pendant
\i\ nuit.
On voit les peuples maritimes passer leur vie dans de grandes barques ou
des canots; tels sont les Malais et les Chinois : d'autres peuples, plus nomades
encore, vivent sous des tentes feutrées on tissées avec la laine de leurs chameaux,
comme les Arabes, les Maures on les Mongols errants : d'antres, enfin, passent toute
leur existence dans des chariots couverts, comme les Bohémiens ou les anciens
Scythes; car c'est seulement, lorsque l'espèce humaine renonce à la barbarie et
se décide à cultiver la terre, qu'on l'aperçoit commencer à construire des demeures
solides et stables.
Alors, à mesure que la société s'agrandit, que la civilisation étend ses bienfaits,
l'homme connaît d'antres besoins; et, ces besoins excitant son industrie, il
s'ingénie à construire des habitations rapprochées les unes des autres : Puis,
l'expérience aidant l'art, celles-ci s'embellissent peu à peu; et le bois, la pierre,
les métaux remplacent les roseaux et le limon.
On croit, généralement, que l'art de la construcLion puisa sa première application
dans une tendance instinctive de l'homme à imiter les phénomènes offerts
par la nature, et produisant des résultats identiques à ceux qui faisaient l'objet de
ses reclierches : Quelques architectes supposent même que cette imitation s'est
produite, dès l'essai, si complète, qu'ils vont jusqu'à reconnaître, dans la chaumière,
(à laquelle on aurait adapté les mesures du corps humain) comme réalisées à
toujours, toutes les proportions et tous les ornements des édifices postérieurs;
et cela, faute d'avoir remarque que la cabane n'est pas un type donné par la
nature.
Tel ne saurait être notre sentiment; la cabane en effet, n'est qu'un composé
a r t i f i c i e l ; et il serait absurde de prétendre qu'un objet informe, la itremière
ébauche de l'art, devint le modèle du chef-d'oeuvre, et que le génie se soit assujetti,
de lui-même pour toujours, à ce type de convention.
L'architecture n'est donc i)as un art d'imitation; mais bien un art de goût,
Irait de l'imagination de l'homme. Aussi, est-ce à cet art, qui n'a ])as eu de
modèle, que ses deux soutiens, qui en sont les corollaires, la sculpture et la peinture,
doivent leur origine et leurs progrès.
ARCUlTECTUnE. 151
Quoique les premières habitations humaines aient été, sans aucun doute,
construites au moyen de troncs d'arbres et de feuilles, et que leur couverture,
ait été inclinée pour facititer l'écoulement des eaux, cependant cette manière
de balir n'a pas été générale : Nous ne nous refusons pas à admettre, néanmoins,
que partout les mêmes besoins puissent avoir suggéré les mêmes idées, et (lue
celles-ci aient donné lieu aux mêmes intentions ou à des pratiques presque semblables;
mais avec les différences qui naissent nécessairement, des moeurs, des
usages, du climat, et des ressources particulières à chaque pays.
""nous croyons utile de rappeler ici qu'en dehors des antiquités asiatiques, sur
lesquelles nous n'avons encore que des données vagues et très-discutées, on distingue
dans l'histoire de l'architecture cinq périodes bien distinctes : la période Égyptienne;
la période Grecque; la période Romaine ; 4° la période du Moyen âge;
et S'' la période des temps modernes. Les auteurs anciens fournissent peu de renseignements
sur le goût et la bonne entente des édillces de l'antiquité, ou sur la
manière de bâtir particulière à chaque peuple; de plus les rares descriptions, qui
nous viennent d'eux sur les monuments qui ont été détruits, sont toujours inexactes;
car dans ces siècles éloignés les historiens ajoutaient, trop facilement, foi aux
récits les plus fabuleux, et grossissaient, presque toujours, leurs ouvrages des
traditions les plus merveilleuses.
Nous nous trouvons donc, à la fois, en présence de traditions incertaines et
du silence des auteurs qui auraient dû nous fournir les détails les plus circonstanciés,
et n'ayant guère d'autres ressources que les études faites sur les ruines
par les voyageurs modernes, qui furent poussés à aller les explorer par la passion
scientihqne : Ce sont elles qui nous guideront pour retracer les beautés et les
particularités de l'architecture Égyptienne, dissiper l'obscurité qui enveloppe les
travaux entrepris par les plus anciennes générations et proclamer le génie de
l'homme, déjà alors dans sa maturité.
Si Ton en croit les fervents disciples de l'esthétique, l'architecture seraU .une
création de l'esprit; elle n'aurait pas eu de modèle dans la nature, et par snit(^
elle exigerait de grandes forces d'imagination pour la conception de ses beautés
idéales et pour l'appréciation de l'harmonie des formes. Cependant, au mépris de
cotte déUuition, devons-nous confesser que l'architecture Égyptienne a, beaucoup,
emprunté aux végétaux de la vallée du Nil, et que les colonnes furent imitées des
palmiers, des papyrus et des lotus? Le bois, enfin, un des premiers éléments des
constructions primitives, a-t-il donné l'idée de diverses décorations architecturales
à mesure que l'art a ])rogressé?
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