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ÔU L'ART ÉGYPTIEN.
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d'adresse et de dextérité pour les manier; maison y obtenait de réels avantages : la
courte distance qui s'y présente, entre la main et le tranchant, permet, en cflet, à l'ouvrier
de frapper du poignet sans nn grand effort de l'épanle; ce qni est toujonrs désirable
tant pour la précision que pour la dextérité du coup : dans la fabrication des
hampes de lenrs lances et de leurs arcs, les anciens Égyptiens employaient nniquement
cet instrument ; ce qui devait exiger de leur part beanconp de dextérité.
Rappelons encore nne autre singularité, toute spéciale à leurs travaux de maind'oeuvre;
mais qui, pour nous, n'est autre chose que la preuve du soin avec lequel le
sacerdoce égyptien a su, jusqu'à sa disparition, tenir, dans le secret le plus absolu, ses
méthodes et ses procédés industriels. On sait qu'il est admis que les anciens Égyptiens
(quoique Moïse au livre de ITxof/e ait parlé d'ouvrages travaillés au marteau) n'ont
connu ni le maillet ni le marteau, et que, pour en tenir lieu, ils auraient employé,
tout simplement, comme instrument contondant, un caillou ou une masse de métal ;
qu'on nous permette de faire observer ici, bien que par là nous n'ayons pas l'intention
de ridiculiser nos devanciers, combien il est fâcheux qu'on ait oublié qu'il eut été
impossible qu'à la longue le choc n'eût pas occasionné, dans la main de l'ouvrier, une
réaction très-fatigante, surtout dans tous les états qui exigent une action continue.
Il serait par trop étonnant, du reste, qu'ayant inventé la hache et l'aissette, les
anciens Égyptiens n'eussent pas su emmancher le cylindre de bois ou le prisme de
métal qui devait leur permettre de frapper avec plus de force et moins de fatigue. Eu
tout cas, si le fait était vrai, on devrait n'en être que plus émerveillé; en songeant à
toutes les oeuvres qu'ils auraient exécutées sans la ressource des diverses formes de
marteau qui viennent en aide, de nos jours, à toutes les professions.
En outre, quoiqu'on n'ait jamais retrouvé, sur les monuments, ni dans les fouilles,
aucune des machines simples qui ont dû servir aux travaux de mécanique, ni la poulie,
ni le treuil, non plus que les autres machines plus compliquées, il n'en est pas nioinn
certain que ces moyens d'action ont dû exister, aussi bien que les machines à arroser
dont on n'ignore pas que la représentation figure dans les hypogées.
Nous ne connaissons donc, d'une manière certaine, que les résultats acquis, quant
à ce qui concerne l'établissement des plus gigantesques travaux des Égyptiens ; c'est-àdire
le transport et l'érection de monolithes prodigieux dont le poids effraie l'imagination,
et dont la seule opération du même genre, qu'on ait osé entrcpreudre de nos jours,
est devenue, j>our nous^ un événement glorieux et national.
11 faudrait en excepter cependant la représentation (sculptée dans un tombeau d'El-
Bercheh), du transport d'un colosse traîné sur un traîneau par un grand nombre
d'hommes; mais il semble inadmissil)le, toutefois, que l'érection des obélisques ait pu
ART INDUSTUIEL.
être exécutée par la seule accumulation des bras. Enlin, plusieurs autres oi)éralions,
comme, par exemple, le fmi de leurs sculptures sur le granit, sont restées des problèmes
pour nous, ainsi que divers autres grand résultats, encore attestés aujourd'hui
par des monuments d'une haute antiquité. C'est donc, à bon droit, que nous disons
qu'ils devraient être regardés comme incompréhensibles, s'il leur a manqué réellement
le concours de nos sciences mathématiques, en même temps que les instruments de
notre industrie actuelle.
C'est à l'initiation, croyons-nous, que les architectes inconnus de tous ces étonnants
monuments de l'Egypte durent leurs connaissances théoriques et pratiques ; car,
à l'égard de la haute antiquité, ce grand milieu des sociétés théocratiques, il est très-logique
d'admettre que les éléments des sciences soient restés ensevelis, surtout, dans les
sanctuaires d'un aussi puissant sacerdoce que celui de TÉgypte, qui n'a peut-être même
pas vu disparaître son influence avec les pharaons ; et c'est aussi, sans doute, pour cela
que tous les grands génies de la Grèce, depuis Homère jusqu'à Platon, qui allèrent puiser
les sciences en Egypte, furent obligés de se faire initier pour profiter de leur voyage.
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É T O F F E S , COSTUMES.
Il cùl élé inlércssant de dcmonlrev, didacliqucmcnl, que, dès l'oviginc de la civilisation
égyptienne, sous le premier empire pharaonique, (où le ])haraon ii'éLaiL autre
chose, par sa Ibnclion, qu'une figure extérieure revêtue de tous les attributs de la puissaucc
divine), la labrication, soit des étoiles tissues etljrochées, soit des peaux préi.arées
et teintes de couleurs éclatantes; soit encore des tapisseries lamées d'or ou brochées,
uniquement destinées alors à la parure et à la décoration des temples, avait été l'oljjet
d'une étude approfondie, basée sur une connaissance presque illimitée des secrets
de tous les règnes de la nature, et avait, dès cette époque, atteint un degré de perfection
qui n'a, jamais été obtenu depuis.
Il eût été, également, intéressant de faire connaître, dans leur ordre méthodique,
les lois somptuaires qui régissaient, sous le nouvel empire pharaonique, comme du
temps des Lagides, les dilTérents degrés de l'échelle sociale, depuis le grand prêtre
et le pharaon jusqu'à celui des immenses multitudes, sans qu'il y eût, par le lait de
ces lois, abaissement ou élévation des individus; car les véritables Égyptiens, ceux
qu'on savait issus du même premier ancêtre, Mesraïm, étaient considérés comme
tous égaux par le sang, et, pour cette cause, obéissaient avec une égale soumission à la
loi suprême qu'ils savaient émaner, par leurs collèges de prêtres, d'une source
sacrée; et, par suite, respectée de tous, sans exception.
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