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250 L'Airr ÉGYPTIEN.
ARCUITECTURK.
eût [)réservé ccs pcui)los ilu joug des Ilyksos, des Persans, des Grecs et des Romains,
on les anrait vu raser les montagnes de la Tliébaïde plutôt qne de rester à ne rien
produire.
On sait que c'est, surloui, dans les travaux, exigés i)ar les monolithes, que les
Égyptiens ont surpassé tous les autres peuples de la terre, non-seulement dans les
proj)ortions démesurées de leurs blocs, ou la dureté et la beauté de la matière
enij)loyée, nuiis encore par le nombre incroyable, on devrait dire, incalculable
des spécimens produits : on pourra s'en faire une idée approxiuudive, eu consultant
les témoignages des écrivains anciens, (de Pline, entre autres), qui racontent qu'il
existait dans la seule ville de Rome, de son temps, réservées aux usages du bain,
plus de quatre mille cuves, d'une seule pierre, qui toutes avaient été des sarcophages
qu'on avait recueillis dans la Thébaïde.
Ils aimaient, aussi, à construire des murailles d'une épaisseur prodigieuse, dont
les moindres excédaient, ordinairement, vingt-qualre i>ieds; ou des colonnes dépassant
trente pieds de circonférence, mais s'il est quelque chose qui puisse se comparer
aux bâtiments considérables qu'ils ont édifiés, en si grand nombre, à la surface
du sol, ce sont, précisément, les constructions exécutées, par eux, sous terre : ainsi
il aurait existé, d'après des documents dignes de foi, au-dessous de la base des
pyramides de Memphis, des appartemjcnts qui communiquaient les uns avec les
autres, par ces rameaux auxquels les historiens ont donné le nom de syringes;
ainsi le terrain, sur lequel avait son assise la ville de Thèbes, aurait été tellement
excavé, dans toute son étendue, que les rameaux des cryptes passaient jusque
sous le lit du Nil.
Rien dans les fouilles exécutées jusqu'à ce jour n'a encore justifié les assertions
de Pline à l'égard de Thèbes; quant à ce qu'il faut croire au sujet des substructions
qui concernent les grandes pyramides, voici le fait qui se serait passé en 1585.
Quoiqu'il n'y eût plus à cette époque qu'un seul des. syringes (celui qui passe par
le pied de la plus septentrionale de toutes les pyramides) qui ne fût pas comblé j)ar
le sable, on y fit descendre un homme avec une boussole; il parvint jusqu'à un endroit
où il constata que le chemin couvert se partageait en deux branches ; ce qui
confirmait, pleinement, le récit d'Iiérodole qui prétend qu'on ])ouvait remonter jusque
dans la chambre de la pyramide du Labyrinthe par un de ces syringes. On sait qne
d'après Strabon, qui en a indiqué la position, au milieu des sabies mouvanls à l'occident
de Memphis, un sérapéum, ou chapelle de Sérapis, aurait été le point
central des issues de galeries par lesquelles ou ])énétrai( jusiju'aux plus grandes
profondeurs de-s pyramides de (lizeli.
11 y anrait donc, en Egypte, des constructions souterraines qui n'ont pas été des
sépultures : tel était le spéos-Artcmidos, visible aujourd'hui à Beni-llaçen, dont les
figures et les ornements n'ont, certainement, pas été exécutés par des artistes
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gl'ûcs. Cos 80ul0vraiii8 claiont les rotraitos où les prêtres se llvraienl à l'ctude el pra^
liqiiaieiil, leurs inilialions cl leurs cérémonies sacrificalGivcs : c'osl de celle coulume,
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