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204 I/AUT ËCIYI'TIEN.
à vijigt-ciuq pieds, soulieiit une toulTe de longues
leuilles à côLes, qui se dessinent comme
l'anse gracieuse d'un yase antique. Ses fruits
eu forme de poires sont rangés autour de la
tige, on les })rendrait pour des cristaux de
verre ; l'arbre entier ressemble à une colonne
d'argent ciselé, surmonté d'une urne corinlliienne.
» Tel est le papayer, don! le tronc
sans branches, a la forme d'une colonne cutourée,
dans sa partie supérieure, de plusieurs
rangs de melons verts, et est surmonté d'un
chapiteau de larges feuilles semblables à celles
du figuier; tels sont enfin, les palmistes qui
élèvent ù plus de cent pieds leurs colonnes
nues surmontées d'un bouquet de palmes.
Le pilier doit son origine aux étais dressés
pour soutenir le plafond des carrières, et
l'on en rencontre encore des spécimens sans
couronnement et sans architrave, tel qu'il fut
employé souvent dans les vieux édilices. C'est
res})rit d'imitation qui introduisit l'architrave
comme un élément indispensable de sa solidité,
et qui y sculpta même en dessous des
denticules arrondis. On peut en voir un exemple
sur la façade d'un tombeau, sculpté dans
le roc, à Beni-Haçen.
N'oublions pas que la décoration peinte
précéda la sculpture: à cette époque les ornements
sculptés furent donc d'abord représentés
en couleur, et les moulures des gramis édilices
seulemejit peintes sur les surfaces ])lancs
des murs et des piliers. C'est ce qui nous permet
d'affirmer que la fleur du lotus, l'aigrette
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du papyrus, ie dattier et divers autres végétaux,
représentés en même temps que les têtes des
divinités etdillérents emblèmes, furentles jjrea
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miers ornements en peinture. On voit encore dans les hypogées de Metcharra et en
face du sanctuaire de Karnac, des piliers décorés de cette manière. L'usage les ayant
ensuite consacrés, on les re|)roduisit en relief lorsque les exigences du style eurent
substitué la sculpture à la couleur.
Plus lard on substitua les piliers i)olygonaux aux piliers carrés, et quand eut
lieu cette substitution la difficulté d'orner d'étroites et longues facettes donna, peutêtre
naissance aux chapiteaux.
C'est un fait curieux à noter, que de voir les deux architectures Égyptienne
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et Grecque, parties pour ainsi dire du même [»rincipe et arrivées à des résultais
si dissemblables, employer toutes deux, dès le début de l'art la simple colonne
polygonale dont nous admirons le grandiose sévère. On peut s'en rendre compte
en examinant les colonnes protodoriques de Beni-Uaçen. Elles portent quinze cannelures
dont le creux n'excède pas un demi-pouce, et une bande de la largeur des
cannelures, toute couverte d'hiéroglyphes, qui complète les seize pans du fût.
Les piliers carrés et les piliers polygonaux se partagèrent la faveur des architectes
égyptiens jusqu'au jour où la grandeur des édifices, devant s'élever au delà
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