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sile, (rune on de plusieurs des parties détermiuées de l'ensemble qu'il lui était
possible tie se distinguer : Aucune innovation n'était donc autorisée.
Nous allons, maintenant, faire la nomenclature des dilTérentes parties déterminées,
comprises dans l'édifice le plus simple; puis nous terminerons par l'énumération
de celles qui, sans être absolument obligatoires, Taisaient presque toujours
partie de Tédillce sacré : Qu'on veuille l:)ien ne pas oublier que nous avons été forcés
de nous servir des termes encore en usage, (qui presque tous représentent improprement
l'objet désigné) et cela parce qu'on ne s'est pas encore décide à adopter,
\)our désigner chacune des particularités de l'art de construire chez les anciens
Égyptiens, des termes spéciaux : On sait qu'ils appartiennent à la langue grecque,
(ce qui fait qu'il faut bien se garder de les entendre au pied de la lettre) et que,
par suite, ce ne sont que des désignations à peu près exactes.
L'édifice sacré, sous son apparence la plus modeste, se composait, d'abord, d'une
enceinte murée, rectangulaire; dont le côté, servant de façade d'entrée, consistait
dans une construction massive, en forme de pyramide tronquée, au centre de
laquelle se trouvait la porte, à laquelle on a donné le nom de pylône : Après avoir
franchi ce pylône, on entrait dans une cour flanquée, de chaque côté, de piliers
carrés, de colonnes ou de statues; puis venait le portique ou pronaos surélevé de
quelques marches, à la suite duquel, quelques degrés plus haut encore, s'élevait
le temple proprement dit ou naos, au fond duquel était le sanctuaire (adytum ou
sekos) dans lequel se trouvait la statue ou la bari de la divinité : La hauteur du
sanctuaire dépassait celle du naos et avait presque toujours l'apparence d'un dôme :
Si la construction, tout entière, était à découvert, elle prenait la qualification,
soit de Sub dio ou subdiale, soit d'hypèthre ; il en était de même de l'autel : En un mot,
toutes ces parties, ainsi que celles dont nous parlons ci-après étaient ornées de
colonnes et de statues, et couvertes d'hiéroglyphes, de sculptures, de bas-reliefs
simples ou peints, ainsi que de peintures murales.
Quand l'édifice se trouvait d'une réelle importance, et magnifique, il était d'usage
de doubler, de tripler même les portiques, les vesti])ulcs (on les a désignés par les
noms de péristyles, de propylons ou propylées); on érigeait presque toujours
au-devant et de chaque côté du pylône un ou plusieurs obélisques, qui faisaientle fond
d'une large et longue avenue, sorte de dromos, où sur deux rangées se dressaient des
ligures hybrides (sphinx ou criosphinx), des colonnes et des obélisques alternés
conduisant jusqu'à l'édifice. D'après les remarques faites, par un grand nombre d'archéologues,
il y a lieu de penser que le système suivi dans rajustement des plans
égyptiens, consistait à engager les uns dans les autres les pro|)ylées, les péristyles, les
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s a l l e s hypostyles, les sanctuaires et les appartements particuliers; mais toujours en
obéissant à des formes et à une distribution consacrées.
C'est dans la distribution harmonique de toutes les parties et non dans leur
grandeur absolue que résidait le principal mérite de cette architecture ([ui n'était
pas dépourvue, comme on a eu tort de l'avancer, de grâce et d'élégance : On ne peut
refuser ce mérite aux Égyptiens ; quoiqu'on ait dit, avec plus d'esprit que de justesse,
« qu'ils avaient sacrifié à tous les Dieux, excepté aux Grâces » : 11 est également
impossible d'admettre que les immenses lignes de ces bâtiments gigantesques
eussent pu être établies dans les projets d'architecture, et tracées sur les plans et
les terrains en l'absence d'éléments de géométrie et sans l'aide du compas, ainsi que
quelques-uns l'ont soutenu. Les Égyptiens disposaient donc des moyens d'art dont
nous-mêmes faisons usage; en outre, il leur a fallu, aussi, des moyens spéciaux,
appropriés à la dimension extraordinaire de leurs matériaux.
Nous croyons qu'il n'est pas inutile, ici, d'appeler l'attention sur la singulière
prédilection que les Égyptiens paraissent avoir eue, constamment, pour les
quantités multiples de G : Le nombre des colonnes dans les portiques est de 6 ou
2 x 6 ou 3 x 6 ou 4 x 6 : Dans les salles hypostyles on compte 12 ou 24 ou 56 colonnes;
au Memnouium ce nombre est de 60 : Ou peut observer le même phénomène dans les
cours et les péristyles; et, enfin, dans les répétitions des ornements symétriques.
CONSTRUCTION DES M U l l S , EMPLOI DES VOUTES.
C O N S T R U C T I O N DES MURS.
Les anciens murs égyptiens sont construits, ou plutôt édifiés, au moyen de blocs de
grand appareil, posés quelquefois à sec; mais le plus
généralement avec un mortier composé de chaux et
de sable. Les assises en sont rarement régulières,
([uoique la majeure partie des murs soit une réunion
de rangs de pierres fré(iuemuient taillées en crosseltes,
(c'est-à-dire ayant leurs lits supérieurs ou inférieurs,
et quelquefois tous les deux ensemble, établis sur
deux plans ditïérents, mais parallèles) venant s'encastrer
dans des entailles de forme inverse, et creusées dans
les [tierres contre lesquelles elles doivent s'appliquer.
Ces murs, établis ainsi avec des blocs de dimensions diverses, à joints bien fins et
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