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(les bas-reliefs de la uf et de la iv" dynastie, qui valent toutes les oeuvres égyplieiines
du meiue genre, tandis que les statues qu'on trouve dans ces nieines
hypogées sont très-grossières et indiquent à n'en pas douter les premiers essais
dans la statuaire. Il existe, dans la collection du Louvre, trois statues qui paraissent
remonter à cette époque reculée.
Dans les bas-reliefs les plus anciens, sculptés sur les parois des hypogées ou
sur les stèles funéraires, le modèle, la forme, la disposition des figures à l'égard
Jene l.del
de l'espace et à l'encadrement qui leur sont assignés par l'art principal, l'architecture,
atteignent le plus haut degré compatil)le avec l'art égyptien.
Le premier type connu est contemporain des pyramides de Gizeh : on y remarque,
avec étonnement, dans les formes comme dans les proportions, que les ligures
accusent des ressemblances avec la race caucasienne pour le crAne et l'angle
f a c i a l ; quoique les in^ofils soient souvent laids et les lèvres grosses et mal rendues;
tandis que la taille courte et trapue, les jambes lourdes plutôt que vigoureuses,
les mains et les pieds plus grossiers que ceux du nouvel empire, feraient croire
à une autre race ; ne serait-ce pas à cette bizarrerie qu'on doit attribuer l'opinion
qui voudrait que les Égyi)tiens primitifs aient appartenu à une race différente
de celle qu'on voit représentée sur les mouuments de la restauration pharaonique?
S C U L P T U R E . 2U
Il nous est impossible de citer aucune oeuvre particulière, lanle de documents el
de spécimens d'art, recueillis depuis l'époque des pyramides jusqu'à la xu^ dynastie,
époque où l'on remarque que les arts de l'ancien empire avaient acpi i s loule leur maturité.
On sai tque le canou des proportious, divisé alors en 19 iiarties, avait pourdéraut
d'accorder aux itersonuages rei)résentés
des foruie-sîrès élancées;
mais tout en gagnant de la légèreté,
le dessin n'avait pas perdu
sa vigueur; l'étude des nuiscles et
des jointures était, au contraire,
lierfectiouuée; les méjilats des jambes
sont, eu effet, fortement accusés
: en outre, le dessinateur savait
rendre heureusemeut des mouvements
variés.
On trouve'dans les peintures
des hypogées de Béni Ilaçen et dans
les bas-reliefs des tombeaux de Bercheh,
les jdus beaux spécimens
de l'art de cette époque. Les profils
cependant n'ont pas encore acquis
toute la finesse qu'ils étalent sous
la xvin" dynastie; les lèvres sont
généralement i)lus grosses et la
bouche moins bien tracée ; mais
on y voit combien les Égyptiens, lorsqu'ils n'étaient pas retenus i)ar un usage
sacré, savaient donner de la souplesse el un mouvement gracieux à la pose de leurs
ligures.
Ce style commença à s'affaiblir avec la xiif dynastie, sous huinelle l'empire
égyptien semble décroître rapidement et cède bientôt à l'invasion des llyksos.
A la renaissance de la monarchie et des arts, comme c'est l'architecture ([ui
pi'eiid le plus grand élan, elle tient de nouveau sous sa dépendance les deux
tiraucbes de la sculpture. La disposition sobre des bas-reliefs, sur les parois des
aucieus hypogées (pii n'avaient ([lie de petites dimensions, devient im]iossible sur
les pylônes et les murs colossaux des temples ou des demeures royales; les figures
des dieux et des rois prenant des dimensions énormes demandaient jtlns que le
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